COMPTE RENDU CSE RÉSEAU – 6 & 7 décembre 2023.

LE CONTE DE NOËL

Tel un lutin farceur de Noël, Philippe Martinetti apparaît là où on ne l’attend pas. Au pire moment.

Tout sourire, comme ragaillardi par sa toute récente nomination au poste de directeur délégué des antennes et des programmes en charge de l’offre régionale, il est venu saluer les élus du CSE en ouverture de séance. Mais aussi et surtout leur présenter la nouvelle directrice du réseau, sortie du chapeau : Isabelle Staes, jusque-là directrice de l’accompagnement des éditions ICI. (Direction qui disparaît, cela dit en passant).

Un jeu de chaises musicales qui ressemble à une mauvaise blague au sortir d’un mouvement social et en pleine mise en œuvre du protocole. (Lire ICI le Liminaire)

Pas de quoi entamer la motivation de notre joyeux lutin qui s’est ensuite livré à un subtil jeu d’équilibriste digne des meilleurs cirques. « Pendant 3 ans, vous avez eu des propos durs mais justes. » nous dit-il. On n’est pas sûr d’avoir bien entendu, on ouvre grand nos oreilles… « Sur les éditions Ici, j’aurais pu être plus à l‘écoute de vos remontées. » Alors là, on a bien failli tomber de notre traineau ! « On va mettre le paquet pour que tous les engagements que j’ai pris lors des négociations soient effectifs. On va s’engager dans l’application du protocole avec volontarisme. ».

Cette fois, il nous ferait presque croire au Père Noël. Peut-être est-ce là notre surprise ? Pour terminer l’année en beauté. Le cadeau sous le sapin, qu’on a vraiment hâte de pouvoir ouvrir. Mais nous devrons encore patienter…

En bonne Mère Noël, Isabelle Staes arrive, elle aussi, la hotte bien remplie. Elle annonce la création d’une direction de la prévention des risques pour le réseau. Nous promet une évolution et pas une révolution. Un changement dans la continuité. Et un bal du dialogue social : « Parfois on dansera le slow, d’autres fois la valse et peut-être même le rock ! Je sais danser les 3» dit-elle.

L’année 2024 risque donc de swinguer ! Avec 44 matinales France Bleu en 2025, des simulcast à gogo, des programmes en double diffusion,… et la création d’une direction spécifiquement dédiée, le rapprochement s’accélère.

N’en jetez plus, la hotte est pleine !

Il est désormais urgent d’évaluer la charge de travail dans les antennes, poste par poste. Cela n’a pas été fait alors qu’il s’agissait d’une des préconisations de l’expertise.

Jusqu’au printemps, le temps du moratoire sur les éditions Ici, une seule antenne va porter la charge de l’info nationale et internationale. Et la hotte est déjà très lourde !

Aucun problème selon Erik Berg, le directeur de l’information des régions. Toulouse a inauguré le concept et « ça se passe plutôt très bien. Les équipes sont plutôt fières et la présentatrice plutôt satisfaite ». C’est la magie de Noël !

Certaines antennes redoutent pourtant de devoir s’y coller. N’ayez aucune crainte : le choix se fait en concertation avec les lutins en chef (directeurs régionaux) et Erik Berg s’assure, dit-il, que l’antenne dispose des bons critères organisationnels, du bon nombre de scriptes, etc.

N’hésitez pas à aller piquer dans la hotte de vos voisins !

Soit ! Mais l’objectif était d’alléger la charge de la filière édition, et là, le journal régional est allongé de 4 minutes. Les antennes qui se servaient du dossier pour le régionaliser ont des problèmes et manquent de moyens humains pour produire.

Là encore aucun problème pour le directeur de l’information des régions : un dossier grande région avec un invité peut être une solution, le décryptage aussi et si vraiment on ne peut pas faire : « on va prendre dans les sujets des autres antennes ». Voilà ! C’est simple !

Emploi : très légère baisse du nombre de lutins permanents. (Lire ICI l’Analyse de l’emploi septembre 2023)

Au 30 septembre 2023, les antennes du réseau comptaient 2644 lutins permanents contre 2648 (-4 salariés) au 30 septembre 2022.

À noter cependant, un accroissement des effectifs de 35 PTA et de 31 journalistes de janvier à septembre 2023.

Entre le 01 janvier et le 30 septembre 2023,100 lutins ont quitté l’entreprise (64 PTA et 36 journalistes) dont 69 RCC et 87 personnes ont été recrutées (46 PTA et 41 journalistes).

Le réseau comptabilise, au 30 septembre 2023, 1258 journalistes et 1386 PTA.

Les établissements de la Fabrique qui dépendent du réseau perdent, quant à eux, 45,7 ETP entre septembre 2022 et septembre 2023.

Les baisses les plus significatives concernent les équipes de fictions/ feuilletons et équipes de tournage (-33,9 ETP) et sur le centre d’exploitation Nord (-12,3 ETP).

En 2024, France Télévisions prévoit d’investir 7 978 500€ (en augmentation de 4%) dans la formation des lutins.

Pourquoi les lutins sont-ils absents ? (Lire ICI l’Analyse bilan social 2022 + l’Avis du CSE ICI)

1-Les lutins sont malades.

La durée moyenne d’absence maladie (hors Covid) a baissé de 1,2 jour par salarié en l’espace de 4 ans. (18 jours d’absences en moyenne par lutin en 2022).

Cependant, les arrêts sont plus longs et davantage de lutins sont poly-absents (3 arrêts ou plus dans l’année) soit 11% de l’effectif en 2022.

Certaines professions concentrent les absences.

Exemple en 2022 : près de 2/3 des Grands Reporters ont été absents au moins une fois dans l’année. Ils cumulent un quart des absences maladie et 40% des accidents du travail avec arrêt alors qu’ils représentent 20% de l’effectif.

Le taux d’absentéisme diffère selon les régions.

Il se dégrade en Hauts-de-France (plus de 2/3 de l’effectif a été absent au moins une fois en 2022), Normandie, Nouvelle-Aquitaine, et Pays-de-la-Loire. A contrario, la situation s’améliore dans la plupart des régions, en particulier en Bretagne et en Ile-de-France.

2 – Les lutins ont des accidents.

218 accidents de travail et de trajet ont été déclarés en 2022. Ils sont en augmentation.

Et la palme revient aux journalistes : 14,9 % d’absentéisme contre 11,6% dans les autres professions.

Pour les experts, cela s’explique par le haut niveau d’engagement et d’implication dans le travail nécessaire dans cette profession, qu’on ne retrouve que dans les ONG d’utilité publique et la fonction publique d’Etat. À cela s’ajoutent les risques routiers, les agressions sur le terrain et le port de charges parfois lourdes.

La politique de prévention est un des enjeux important du réseau. Le logiciel « Acciline plus » est un formidable outil informatique mais à FTV, il n’est exploité qu’à 30 ou 35% de sa capacité. Il permet pourtant d’analyser le risque dans chaque antenne et de réaliser un arbre des causes. Il y a un gros travail de pédagogie à mener auprès des APS et un gros besoin de leur libérer du temps pour accomplir cette mission.

Néanmoins, les alertes se multiplient partout dans le réseau. L’expertise demandée par le CSE sur les conditions de travail et l’organisation du travail sur le site de Lyon conclut à « un risque grave pour les populations de scriptes et d’encadrement quotidiennement exposées aux effets de l’allongement du JT et de l’intégration des contenus nationaux, comme au travail dégradé par un niveau de ressources contraint ».

Un nouveau bâtiment sous le sapin pour France 3 Aquitaine. (Lire ICI la Résolution du CSE)

Après 5 ans de recherches, la direction envisage l’acquisition d’une partie d’un ensemble immobilier au cœur de Bordeaux pour y implanter la nouvelle direction régionale de France 3 Aquitaine.

Précédemment, plusieurs hypothèses n’avaient pas abouti pour cause d’emplacements géographiques jugés problématiques par rapport à l’implantation actuelle.

Là, le site est bien desservi, il se situe à proximité immédiate des 4 lignes de Tramway.

L’acquisition porte sur environ 6000 m² des 15000 m² d’un ensemble de 3 bâtiments datant de la fin des années 60 et qui doivent être réhabilités.

Radio France rejoindrait sur site les équipes de France3, de La Fabrique et de l’INA.

Les quelque 9.000 m² restants seraient transformés en espace de co-living et hôtel.

63 places de stationnement sont actuellement disponibles en sous-sol et 40 en aérien. Elles seront sans doute à partager.

Le site sera libéré par l’occupant actuel en octobre 2026. Et les travaux de réhabilitation devraient être terminés fin 2028.

Gros bémol : un espace restauration est prévu mais sans cuisine. La direction envisage d’implanter des frigos connectés.

La CFDT est sceptique quant à cette cantine digitale. L’heure n’est plus à la nourriture industrielle. Le manque de convivialité et de lien social ajouté au dogme du flex-office imposé peut impacter la santé des salariés.

Nous constatons qu’en région la direction n’accorde aucune importance à l’avis des salariés alors qu’au siège, pour le projet Campus, ils sont tous consultés via un sondage.

Un tiers des répondants ne savent pas comment le projet Campus les impactera.

Ils sont principalement inquiets (42%), curieux (35%) et pessimistes (29%).

20% des salariés n’adhèrent pas du tout au projet, 34% s’inquiètent de l’impact du projet sur leurs conditions de travail et 15% ne sont pas assez informés pour se prononcer.

Les principales nuisances sonores selon les répondants, sont les échanges verbaux entre collègues (52%) et les conversations téléphoniques (47%).

Plusieurs appréhensions sont constatées concernant le concept de quartier d’équipe/flex office :

  • La personnalisation du poste de travail (81%)
  • L’hygiène et la propreté du poste de travail (71%)
  • Les espaces de rangement (71%)
  • La confidentialité (70%)
  • La concentration (69%)
  • L’ambiance sonore (68%)
  • L’attachement au lieu de travail (65%)
  • Le sentiment d’appartenance (58%)
  • La convivialité avec les collègues (41%)

Actuellement, les lutins télétravaillent 2,5 jours par semaine et idéalement, ils souhaiteraient pouvoir le faire sur plus de 50% de leur temps de travail.

Une peau de chagrin pour les lutins de Paris Ile-de-France (PIDF) (Lire ICI l’Avis CSE Campus)

Ils vont perdre près de 300 m2 dans la bataille Campus au profit de la direction du réseau. Une nouvelle contrainte, assimilée à un raz de marée, pour la centaine de lutins concernés.

Pour les journalistes, les experts relèvent une « activité temporelle, cadencée et dense » et des conditions de travail qui se dégradent. Avec seulement 6 postes pour 10 salariés, « ceux qui doivent déjà jouer des coudes sur le terrain, devront le faire aussi en rentrant de reportage » pour s’octroyer un bureau. Une hérésie selon les experts et les élus ! Impossible de contraindre encore cette profession.

La solution serait de ne pas toucher à l’espace aujourd’hui dédié à PIDF et de déplacer la direction du réseau là où il y a de la place : au Ponant, par exemple.

Fin de non-recevoir d’Isabelle Staes. Les 40 personnes qui composent la direction du réseau ont besoin « de se rencontrer, d’échanger, de se voir, sans parler des réunions car c’est aussi un collectif qui porte des projets et travaille ensemble ».

Elle promet de revoir le dossier et de tenter de le faire évoluer. À suivre !

Nouveaux RP :

Poitou-Charentes : Aurélie Pain est désignée représentante de proximité titulaire en remplacement de Jonathan Babin

Aura : Marie Michellier est désignée représentante de proximité titulaire à France 3 Alpes en remplacement de Sandrine Cournil

Fabrique Sud : Benoît Cornardeau est désigné représentant de proximité suppléant en remplacement de Walter Guinet.

Prochain CSE Réseau les 24 et 25 janvier 2024.

Et un CSE extra consacré aux équipes légères de La Fabrique, le 18 décembre.


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