Visio défaillante, panne d’électricité, coupures de son intempestives, wifi instable, climatisation HS, le CSE de juin a mis nos nerfs et notre éventail à rude épreuve.
L’ordre du jour, long comme un ticket de caisse un jour de promo, a imposé la cadence. Nouvelles technologies, bascule de l’URL, règlement intérieur du CSE, égalité professionnelle, nouvelle implantation, gestion des ASC, … les points se sont succédé à la chaine. Avec pour les élus, le sentiment d’assister à un spectacle de pantomime, digne de Charlot.
Et d’ailleurs, nous apprenons le lendemain du CSE qu’Isabelle Staes ne présidera plus ce CSE pour la simple et bonne raison qu’elle part à la retraite. Pas un mot de sa part, pas un adieu (un merci n’en parlons pas). Son départ fut donc à l’image de sa fonction dans cette instance : une fuite.
On lève le bras, on gesticule, on fronce les sourcils, on hausse les épaules, on soupire, mais des mots, il y en a finalement très peu. À tel point que nous ne sommes toujours pas certains d’avoir bien compris tout ce brassage d’air (quoiqu’avec la canicule, ça en deviendrait presque agréable)
On ne va pas vous mentir : en CSE, on ne s’attend plus à aucune annonce ni même à aucune réponse. On le sait, il a fallu une décision du juge des référés et une menace d’astreinte financière pour que la direction nous info/consulte sur la compression des effectifs dans le réseau le 1er juillet prochain. Le début de ce CSE ne dérogera pas à la règle : la directrice du réseau n’a « pas d’info à (nous) donner », « rien à (nous) apporter de plus » et ne fera « pas de commentaire » sur le coup d’accélérateur porté au projet de réforme de l’audiovisuel public. (Voir notre liminaire « À la fin il n’en restera qu’un »).
Overdrive : l’engrenage infernal
C’est désormais acté, l’automate de régie peut remplacer l’opérateur « serveur ». Des essais opérationnels avec des salariés experts ont eu lieu courant mai et le constat est clair : il est tout à fait possible de produire un JT de cette manière (à condition évidemment que tout soit calé et que tout se passe bien !).
Overdrive sera donc déployé dans les 12 sites pourvus de régies génération MOSAR (Rouen, Nancy, Reims, Caen, Poitiers, Lyon, Grenoble, Clermont, Toulouse, Rennes, Nantes, Orléans). Les autres antennes attendront le déploiement des régies COSMA dites « IP » qui intègrent nativement les fonctionnalités d’Overdrive.
Pour autant pas de suppression de poste.
L’introduction de ce nouvel outil engendre 2 modes de fonctionnement le mode mono-opérateur et le mode bi-opérateur (les postes du nodal et de la diffusion ne sont pas concernés). « On libère simplement une ressource en régie » nous assure Michaël Friederich, directeur de l’exploitation du réseau. Pour quoi faire exactement ? Mystère.
La direction reste très floue et très prudente sur ses intentions. « On travaille avec le développement RH et cela fera partie de l’info/consultation à venir. On est conscient de ce sujet. On reviendra vers vous quand on aura mesuré l’impact » avance Michaël Friederich.
La CFDT s’étonne que rien ne fasse référence à l’avenir des techniciens vidéos dans l’accord de Gestion Prévisionnelle des Emplois et Parcours Professionnels (GPEPP) en cours de négociation pour 3 ans et dénonce un cruel manque d’accompagnement du projet.
Coté nouvelles technologies, nous apprenons aussi :
- Le lancement officiel du Site de Qualification de Marseille (SQM) qui servira à tester les conditions d’exploitations des nouvelles régies COSMA. Ce nouvel équipement basé sur la technologie IP 2110 modifiera considérablement nos régies en mutualisant au sein d’un data center FTV l’ensemble des ressources technologiques. Pour le moment, le projet est encore balbutiant.
- L’apparition (après « Speech to text » pour Imédia) de « Speech to text » pour Pic. Ce nouvel outil permet de transformer un enregistrement sonore en texte en un seul clic avec reconnaissance des différents locuteurs. Une application très attendue d’après la direction, par les salariés qui utilisent déjà ce genre de fonctionnalité de façon “sauvage” avec des outils extérieurs à l’entreprise. Cette intégration à PIC permettra que les données ne sortent plus de FTV.
La CFDT rappelle la nécessité d’encadrer l’introduction et l’usage de ces nouveaux outils dotés d’intelligence artificielle comme le prévoit le règlement européen.
- L’attribution d’un certain nombre d’appels d’offre dits petits matériels (piles, batteries…) dont ceux concernant les trépieds et les caméras. Pour les trépieds il s’agira de la marque Cartoni, seul fournisseur à avoir répondu au cahier des charges ! Les achats seront de la responsabilité de chaque centre. Pour les caméras, rien ne change, FTV reste chez Sony.
- La mise en œuvre du projet Cassidy destiné à renouveler l’ensemble des machines de diffusion en régie (Splicer) qui arrivent en bout de course. Ces nouveaux systèmes de diffusion s’appuieront également sur la technologie IP2110 donc avec une centralisation des données en media center. Ils permettront d’assurer une meilleure qualité du signal diffusé, et à terme, d’autres fonctionnalités… Voir le compte-rendu de la commission nouvelles technologies