FTV Outre-mer. Nouveau projet Eden : un crash programmé, sans pilote et sans ceinture

Un projet lancé dans le plus grand flou. Une réunion convoquée sans ordre du jour, sans documents, sans interlocuteur identifié. Des équipes sollicitées… sans avoir été, ni informées, ni consultées.

Bienvenue dans la gestion du Pôle Outre-mer version déconnexion totale.

Pendant que la rédaction de Malakoff suffoque, pendant que les journalistes et techniciens encaissent, sans relâche, la charge quotidienne, les réorganisations, les formations imposées, les congés non remplacés, les incertitudes du projet Campus, la direction, elle, fait le choix de dilapider du budget public dans un projet opaque confié à un prestataire externe. Pas un mot aux équipes concernées. Pas un échange en amont. Pas une concertation.

Ce projet Eden prévoit de confier à EDEN, une société extérieure, la production de contenus à dimension internationale : proposition, réalisation, livraison de sujets clés en main pour les antennes Outre-mer.

Le tout sans aucune mobilisation des compétences internes.

C’est comme si les salariés n’étaient que des spectateurs de leur propre métier !

Mais au-delà de l’amateurisme de la méthode, c’est un sujet bien plus grave qui doit alerter : c’est une externalisation pure et simple de l’information. On dénonce depuis des années la production de documentaires ou de magazines sous-traitée à l’extérieur… et voilà que cela touche désormais l’information elle-même.

Les rédactions sont à l’os, les équipes réduites à peau de chagrin, les moyens fondent comme neige au soleil… et pendant ce temps, les directions trouvent de l’argent pour payer des prestataires qui produiraient à leur place des reportages dits « internationaux », sans passer par les journalistes de la maison.

Cette dérive n’est pas anodine. Elle porte un nom : la casse du cœur même de notre métier.

Ce projet fantôme, lancé dans le dos des équipes. Des versions contradictoires, des interlocuteurs absents, une chaîne de décisions floue, et aucune articulation entre Paris, Malakoff et les Outre-mer.

Tout ça n’a qu’un nom : amateurisme stratégique doublé d’un mépris silencieux.

Plutôt que de valoriser le savoir-faire de ses propres équipes en leur redonnant les moyens d’assurer cette mission, la direction préfère sous-traiter, déléguer, effacer les professionnels en place. En privant la rédaction de ses moyens fondamentaux, elle éteint méthodiquement son rôle, ses compétences… et son existence.

Il faut croire qu’il est plus stratégique, pour certains, de soigner leur image auprès de la direction généraleque de soutenir ceux qui font le cœur du métier. On tentera tout de même de l’expliquer au Directeur des contenus et de l’information, toujours plus prompt à justifier les choix de la hiérarchie qu’à défendre les équipes sur le terrain.

  • Pourquoi externaliser quand nos équipes sont compétentes, et en attente de projets ambitieux ?
  • Pourquoi piétiner les lignes hiérarchiques et mépriser les collectifs ?
  • Pourquoi cette gouvernance à l’aveugle, qui improvise dans le dos de ceux qui font le quotidien ?
  • Qui aura la main sur le contrôle éditorial ?
  • Dans quelles conditions travaillent ces journalistes externes?
  • Sous quelles pressions, avec quelles garanties déontologiques ?
  • Le réflexe de sous-traitance, devenu un mode de gestion à part entière
  • L’absence totale de dialogue social, même de façade
  • Le flou organisé, devenu un principe de gouvernance
  • Le mépris glacial à l’égard des équipes déjà bien fragilisées.

Cette dérive managériale creuse encore un peu plus le fossé entre la direction et le terrain.

Elle met en péril la cohésion des équipes, la crédibilité des projets, et la capacité à construire collectivement l’avenir.

  • Une transparence immédiate sur les budgets alloués à ce projet avec Eden
  • La suspension du projet tant qu’un cadre clair, partagé et validé par les équipes n’est pas défini
  • La priorité aux ressources internes

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