Situation de l’entreprise, le propos introductif de Delphine Ernotte.
Ce n’est pas une surprise, comme à chaque début de CSE C, la Présidente Delphine Ernotte nous dit à quel point elle est impressionnée et fière de la qualité de nos programmes et de nos JT nationaux, régionaux, ultramarins, dans un contexte de forte actualité (couverture du conflit au Moyen-Orient ou de la COP 28, émission spéciale sur les océans, collecte de fonds lors du Téléthon…).
Et quelques chiffres, comme d’habitude, histoire d’illustrer « nos succès » …F2 termine l’année à plus de 15%, ce qui aiguise les appétits de la concurrence : TF1 veut lancer une offre de matinales pour concurrencer Télématin…
FranceInfo a de bonnes audiences, c’est « le 1er site d’actu de France avec 25 M de visiteurs uniques en un mois, et l’info du réseau F3 représente entre 30 et 35% des audiences du sites contre 20% en 2022. La plateforme France.TV progresse aussi depuis quelques années : 40% des Français, la visitent tous les mois ». La série « Alex Hugo » bat des records, la minisérie « Sambre » fait la fierté de Delphine Ernotte… Globalement, les audiences sont bonnes.
Plan stratégique : les cadres de FTV ont travaillé en séminaire sur le sujet et « début 2024, on enclenchera une nouvelle phase pour l’entreprise sur des projets structurants ». Ce plan stratégique doit « renforcer l’info et notre présence sur les réseaux sociaux », et nous permettre de nous approprier les nouvelles technologies et l’IA. Il sera présenté par la direction aux élus du CSE C en janvier. Nous l’attendons de pied ferme, d’autant qu’il est lié au Contrat d’Objectifs et de moyens signé avec notre actionnaire, l’Etat, et qui est annoncé pour avril.
Delphine Ernotte en profite pour signaler que FTV diffuse maintenant en UHD à Paris ; les JO peuvent arriver, on est prêts… Autre axe du plan stratégique, le rapprochement des réseaux France 3 et France bleu : pour l’heure, il s’agit de partager des locaux ou des gouvernances, la « fusion » n’est pas à l’ordre du jour. Disons que tout dépend de ce que l’on entend par fusion…
Mais tout n’est pas rose au pays de Delphine Ernotte : à la suite d’une question, elle informe les élus de l’arrêt de la plateforme NOWU, à destination de la jeunesse, sur des thèmes technologiques et climatiques. NOWU va disparaitre à la fin de l’année, et cela se traduit par des licenciements économiques puisque les salariés de ce projet numérique sont employés… par des prestataires ! Delphine Ernotte explique que c’est le budget qui a eu la peau de NOWU : « quand on a construit le budget, on a préféré investir dans le développement de nos autres plateformes. Pourquoi passer par des prestataires ? Parce que nos grilles de salaire ne nous permettent pas d’attirer les talents du numérique. La DRH va regarder si des postes vacants à FTV peuvent convenir aux personnes licenciées ». Ouf.
La Présidente a un mot pour les salariés de Mayotte la 1ère, dont les conditions de sécurité, de vie et de travail sont compliquées, et ajoute que FTV met en œuvre des dispositifs pour tenter d’améliorer leur quotidien malgré les affrontements de bandes armées, l’insécurité, les crises sociales, sanitaires, de l’eau… Les salariés de la station peuvent télétravailler, des locations de chambres près de la station pour éviter les trajets leur sont proposées, etc. A Mayotte la 1ère, 10% des effectifs sont absents tous les jours, la direction fait aussi état de gros problèmes de recrutement. Et pourtant, la station doit être présente sur tous les sujets, partout sur le territoire, et la charge de travail s’accumule sur les salariés.
Delphine Ernotte, on le sent, est aussi agacée par ce qu’elle qualifie de « tentatives de déstabilisation » : par exemple, la publication la semaine dernière d’une facture d’un Grand Hôtel cannois lors du festival, des réservations de chambres de luxe pour FTV. Une facture envoyée à des parlementaires, à la presse, à des organisations syndicales de FTV, par un anonyme. Il s’agit de déminer :
- FTV n’a rien payé, ces chambres sont financées par des « invendus publicitaires ».
- Une enquête est lancée en interne, pour démasquer un éventuel corbeau
- Mais en réalité, la direction est persuadée que l’opération est lancée depuis l’extérieur de l’entreprise, puisque cette facture, jamais payée par FTV, n’est pas arrivée au siège : « C’est donc une opération de déstabilisation qui va nourrir tous ceux qui critiquent nos budgets et nos dépenses ».
Et on attaque l’ordre du jour, chargé, de ce CSE C de fin d’année… 23 points !