LIMINAIRE CSE Réseau, 2 mars 2022 : Déménagement d’Antibes – notre direction ferme les yeux et se bouche les oreilles !

Diversité, inclusion, égalité professionnelle, environnement, participation citoyenne, proximité… France Télévisions est sur tous les fronts. Mais quand il s’agit d’entendre la parole de ses salariés, notre entreprise ferme les yeux et se bouche les oreilles.

Et que disent-ils les salariés de l’Antenne de Côte d’Azur ?
Ils disent qu’ils ne veulent pas déménager d’Antibes à Nice, ils veulent que la Locale de Nice reste localisée en cœur de ville, là où elle est. Ils veulent que le bâtiment historique de la télévision en Côte d’Azur, à La Brague, soit réhabilité, pour probablement moins cher. Parce que nos implantations actuelles sont idéales pour rayonner sur toute la zone de couverture de France 3 Côte d’Azur. Aussi parce qu’ils ont construit leur vie autour de la localisation de la station à La Brague.

En juillet 2020, Delphine Ernotte Cunci, alors candidate à sa redésignation en tant que Présidente de France Télévisions, déclarait devant le CSA : « Nous ressentons tous le besoin profond de redonner la place qu’elle mérite à la participation et à la parole citoyenne, de ranimer le débat et de faire vivre la démocratie représentative en dehors des séquences électorales. »

De quoi parlait-elle ? De tout, sauf des salariés de France Télévisions ? Qui dans le dossier « Antibes », n’ont pas voix au chapitre !

Elle affirmait aussi : « Le modèle d’une chaîne nationale à décrochages, dont le cœur de la programmation est décidée depuis Paris, n’est plus adapté à une France décentralisée et multipolaire. ».

Où est la « France décentralisée » à France Télévisions, une entreprise où c’est Paris qui décide de la localisation d’une station régionale, sans entendre les arguments censés et étayés des salariés qui connaissent mieux que les directions financières ou IMG parisiennes les particularités de l’agglomération niçoise ?

Delphine Ernotte Cunci déclarait, en juillet 2020, la nécessité de « Rendre compte de l’utilisation des deniers publics à travers un rendez-vous annuel du médiateur ». À Nice, nous parlons d’au moins 13 millions d’euros, pour un bâtiment en location. De l’argent que nous n’utiliserons pas pour faire des programmes. Pour informer. De l’argent investi dans… rien.

Un projet contesté par les salariés, qui seront en grève vendredi 4 mars 2022. Des salariés en souffrance pour de multiples raisons depuis des années. Et comme si cela ne suffisait pas, ce collectif malmené fait face à une décision brutale de déménagement de son lieu de travail.

France Télévisions prend, en pleine conscience, le risque d’aggraver les risques psychosociaux déjà constatés à Antibes, du mal être, des conflits. Ça passe ou ça casse. Et si ça casse, on verra débarquer à Nice les équipes de la « task force » QVT, on travaillera sur le collectif, on installera une salle de sieste, on organisera des petits déjeuners conviviaux ?

Non, ce n’est pas ce que demandent les salariés. Eux, ce qu’ils veulent, c’est être entendus et écoutés. Maintenant.


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