France Bleu et France 3 vont fusionner…. Enfin, uniquement sur le numérique et sur injonction de l’Etat. Et pour vous donner un avant-goût de cette collaboration, un projet pilote « Ma France 2022 » testé en région Centre-Val de Loire.
Explosé l’accord collectif : un journaliste part seul sur le terrain tourner des images. Pulvérisé l’accord UTS : il part seul tourner des images pour le web et pour la TV. Et hors-sujet la formation de ce journaliste, ni JRI, ni compétence complémentaire, ni OPV…
Aucune formation à l’image pour un journaliste envoyé seul sur le terrain avec comme cahier des charges : un papier web complété de photos et d’infographies, une vidéo pour les réseaux sociaux… et un éclairage plateau en prime. C’est beaucoup, c’est trop pour un seul salarié. Ce que la direction n’avait pas pu mettre dans l’accord UTS, elle l’impose sous prétexte de volontariat et d’expérimentation.
Pourtant il y a des structures et des méthodes qui ont fait leurs preuves pour aborder ce type d’évolution structurante de l’entreprise : par exemple un terme sans doute désuet à vos yeux : la GPEPP – la gestion prévisionnelle des emplois et des parcours professionnels.
D’autant que les élus du CSE sont impatients de travailler sur vos pistes afin de vous aider à construire ensemble une chaîne qui développe la qualité du service public et donnerait du sens au parcours professionnel des salariés. Mais bien sûr GPEPP c’est moins « SWAG » que Task-force, sponsor, soft-skills ou autre benchmarking…
Le même phénomène touche la formation. Avez-vous, mesdames et messieurs de la direction, calculé les équivalents temps plein, « full time equivalent » pour les amateurs de novlangue, que représentent les webinaires dont vous abreuvez les salariés en lieu et place de véritables moments de formation dédiés.
Non bien-sûr car c’est pratique le webinaire : officiellement le salarié a une chance de se former mais comme le lien fini dans la majorité des cas à la poubelle, le temps de travail est préservé.
A moins que le salarié, scrupuleux, prenne sur son temps libre, sur ses pauses pour se former et là c’est tout bénéf. Sauf pour le salarié, jusqu’à son burn-out parfois, donc au final même l’entreprise y perd.
Ce n’est pas « win win », c’est la loose…
Un peu comme ce qui se passe pour les formations au nouvel outil d’écriture pour le web (PIC), surtout ne pas afficher de temps de formation dédié, un lien en visio et hop c’est réglé…
Pour évoluer dans leur métier, pour se former, les salariés doivent donc se montrer très agiles, très souples, très polyvalents pendant que la direction de l’entreprise, elle, se montre de plus en plus rigide.
A l’image des contrôles de gestion, le moindre frais de mission, la moindre prime, le moindre achat de carnet de timbres doivent être validé en locale puis en national, du coup ben… on achète plus de timbres et les CDD doivent avoir de l’argent mis de côté pour venir travailler car le temps que leurs frais soient remboursés… il faut manger quand même.
Souplesse et polyvalence au plus près du terrain, et inertie dans les hautes sphères : où en sont les consignes claires pour la mise en œuvre du télétravail, un sujet pourtant d’une tragique actualité ? Pourquoi l’accord est-il appliqué avec tant de confusion et de disparité ?
Pour terminer cette déclaration, nous voulons avoir une pensée pour notre collègue de France3 Nice, Elise Durupt, décédée brutalement samedi.
Nous adressons tout notre soutien à ses proches, amis et collègues de travail d’Antibes et Nice.
Une pensée également pour Gilbert Mokédé dont nous venons d’apprendre la disparition, tout notre soutien à ses proches.