EXPERIMENTATION NOUVELLE REGIE AUTOMATISEE : APRES ROUEN, STRASBOURG !

« Browiere geht iwa schtudiere »

L’essai vaut mieux que l‘étude : à la Cfdt, nous sommes pragmatiques. C’est pourquoi, quand la direction a souhaité expérimenter la régie automatisée – à Rouen -, nous avons dit « chiche », testons l’outil, ses limites, ses capacités.

De toute façon, l’investissement était fait, et la direction aurait pu installer l’automate sans même impliquer les organisations syndicales.

Donc, « chiche ». Mais on s’est planté : nous pensions que tout était prêt, qu’il suffisait d’installer l’automate, de former les personnels, de tester, puis de tirer le bilan afin de garder les fonctionnalités qui nous intéressent, sans léser les salariés.

Mais alors, que s’est-il passé à Rouen ? Tout d’abord, nous n’avons pas tenu compte de l’état de cette station régionale. Elle sort d’un déménagement, de l’incendie de Lubrizol, et l’automate a été installé dans la régie opérationnelle.

Ensuite, nous avons dû constater que l’automate n’était pas paramétré, un travail qu’il a fallu faire au fil de l’eau, en plus de l’activité normale de la régie.

Et puis, il y avait le manque de perspectives pour les salariés qui travaillent en régie, sans idée de leur activité demain.

Dans ce contexte, dire qu’ils feraient autre chose de plus intéressant que la fabrication des JT, cela n’avait aucune portée.

La formation : en pleine deuxième vague du COVID, compliqué de faire déplacer les salariés à Paris pour se former. Le contenu des formations, aussi, ne semblait pas toujours adapté.

Tout cela a profondément traumatisé les salariés qui n’étaient pas volontaires pour cela mais qui ont toujours affirmé leur intérêt pour les nouvelles technologies ou les évolutions métiers.

Un droit d’alerte pour danger grave et imminent du CSE réseau plus tard, tout s’est arrêté à Rouen.

Et il a fallu trouver un autre site pour tester cet automate ; un site qui permettrait l’installation de cet équipement dans un lieu dédié, en dehors de la régie opérationnelle.

C’est donc Strasbourg qui a été choisi.

Et cette fois, on espère que c’est la bonne. Forts de l’expérience rouennaise, nous voulons éviter les erreurs du passé. La Cfdt est toujours sur la même ligne.

Cette expérimentation ne doit pas servir à réduire les postes de travail dans la régie pour supprimer des emplois. Elle doit servir à tester de nouvelles pratiques, les possibilités et les limites de l’automate.

L’outil sera testé par les salariés strasbourgeois, mais pas que: la plateforme-test sera aussi à la disposition de techniciens de tout le réseau et ensuite seulement, nous pourrons en tirer le bilan, conserver les fonctionnalités qui nous intéressent, proposer aux salariés de la régie de travailler sur les projets issus de la régionalisation des programmes.

Toutes les portes doivent être ouvertes pendant cette expérimentation : celle du chef de centre, de son adjoint, de la rédaction en chef qui devra aussi parfois penser son JT en fonction de l’automate, de la RH qui doit suivre les salariés de toute la station, impactés par le projet, de la direction régionale qui doit faire le lien avec la direction nationale, et évidemment celle de la Cfdt, qui suivra le projet dans le comité de pilotage (COPIL) et qui veut être votre relais permanent.

Nous n’en doutons pas, tous prendront leurs responsabilités.

« Durch Schade werd ma Schlau » : les erreurs rendent sages : nous devons tous veiller à ce que l’expérimentation de la régie automatisée à Strasbourg ne reproduise pas les bugs de celle avortée à Rouen.


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