Tandis que Thomas Pesquet s’envoie en l’air dans l’espace, nous aussi à France 3 nous avons notre nouvelle frontière.
Alors oui elle est moins prestigieuse, moins cosmique, mais elle est déjà trop grande. Parfois même, elle dépasse les 400 kms qui nous séparent de l’ISS.
Cette nouvelle frontière, qui n’est plus si nouvelle que cela d’ailleurs, c’est celle des Grandes Régions. Celle de nos JT mutualisés depuis plus de trois semaines maintenant.
Dommage quand la marque de fabrique de France 3 c’est justement la proximité. Deux, trois antennes proposent désormais un JT commun. Bric à brac digne d’une station spatiale internationale. Indigne de notre réseau régional.
Pour la mort du sénateur Goetschy, grande figure alsacienne ? Service minimum. La victoire en Coupe de France des volleyeuses mulhousiennes ? Service minimum.
Si en avril 2020, nos téléspectateurs confinés, étaient captifs de leur télé et de leur canapé, cette année ils sont juste frustrés.
Et nous le font savoir : au moment, où ils ont le plus besoin de nous, service public, en cas de crise, nous ne sommes pas là. Bientôt ce seront eux les grands absents…
La zapette nous guette.
Nos collègues non plus ne comprennent pas, ils sont en disponibilité, en RTTE ou en télétravail. Ils ruminent. Ils se disent qu’en un an, ils ont eu le temps d’acquérir les gestes barrières : masques, distance de sécurité, nettoyage de mains, sens de circulation, plexis… Qu’ils ont été souvent exemplaires, la preuve : aucun cluster dans notre réseau et mieux : très peu de cas déclarés.
Cela n’a plus aucun sens. Pour personne. La grande nébuleuse.
Alors pourquoi ? Pour des raisons économiques peut-être ? Réduire l’activité c’est réduire les charges. Lors du premier confinement, FTV aurait économisé 6 millions d’euros ; là c’est plus clair.
Plus clair encore quand, ici même, le mois dernier, le directeur du réseau laisse entendre que ces JT mutualisés pourraient être pérennisés comme c’est déjà le cas, les week-ends ou pendant les vacances scolaires, en Occitanie et en Rhône Alpes-Auvergne.
Pas besoin de savoir lire dans les astres pour voir que nous filons tout droit au désastre.
Voyez-vous monsieur le directeur, nous, nous sommes terre à terre. Cette nouvelle frontière là, nous n’en voulons pas. Rendez-nous nos JT, rendez-nous nos téléspectateurs, rendez-vous ce service, le 3 mai.