Echobox : la recette indigeste de la direction du numérique de France 3

LE KOUIGN AMANN AU MAROILLES,    

LA RECETTE INDIGESTE DE LA DIRECTION DU NUMERIQUE DE FRANCE 3   

“Eh les gars ça vous dit un Kouign Amann au Maroilles ?”

Un internaute  (qui a de l’humour) abonné à la page Facebook de France3 Nord-Pas-de-Calais s’étonne en lisant un article consacré à la géolocalisation de la COVID… en Bretagne…. !  

Cherchez l’erreur.  

Des commentaires de ce genre-là, il y en a pléthore sur nos pages FB régionales, de plus en plus. Et pour cause sur leur page régionale, page à laquelle ils sont abonnés, ils trouvent de moins en moins d’information locale.  

Cherchez l’erreur.  

Derrière ce grand méli-mélo de sujets ; un logiciel : Echobox. Une intelligence artificielle qui pioche des sujets dans l’ensemble des sites de France3 pour les diffuser dans les autres régions. Au nom du click.

Le but : donner l’illusion de produire plus sans plus de moyens ça devient une habitude. On saupoudre de reportages venant d’ailleurs et hop ça fait du volume, du click, des interactions supplémentaires sans avoir à écrire une ligne de plus.    

Et pour ce gonflement artificiel Echobox sait y faire : la bestiole est paramétrée pour plaire aux moteurs de recherche, pour conquérir des clicks. Ainsi, un article est mis en avant par le logiciel non pas parce qu’il est bon, mais parce qu’il plait sur Facebook. Les chatons, les oursons, les faits divers sordides, les recettes de cuisine …   

Quel mépris pour le travail de nos collègues du numérique. Quel rédacteur en chef, quelle rédaction accepteraient de laisser des trous dans son journal pour qu’un robot les remplisse par des reportages venus d’ailleurs non validés, ni même visionnés ?    

                                                 La politique du chiffre  

Ainsi, un article de fond, travaillé, n’a plus aucune chance d’être lu dans son intégralité. Il sera noyé dans la masse des autres sujets envoyés par Echobox. Le temps de lecture moyen des articles mis en avant par le logiciel est très court, parfois moins de 10 seconde : le temps de l’ouvrir et de se rendre compte qu’il n’est pas concernant. Une interaction. L’internaute s’en plaint en commentaire. Hop encore une interaction.  

Echobox sait compter mais pas écrire. C’est bête hein ! Pour les titres des articles il ne s’embête pas, il les tripatouille (on n’ose pas dire écrire) à partir des éléments du commentaire.   

Ce qui donne des aberrations journalistiques. D’ailleurs il s’en fiche, il ne sait même pas ce que ça veut dire. Pour un reportage sur le procès des attentats de Charlie Hebdo, il choisit par exemple une citation des terroristes: “On a vengé le prophète” sans précaution ni explication.  

Echobox n’a pas de scrupules, il n’est pas non plus gêné de diffuser une information obsolète depuis plusieurs semaines, juste parce que son trafic sur les réseaux sociaux lui donne une nouvelle jeunesse…  

L’éditorial 2.0. Zéro pointé surtout.  

Les internautes ne s’y trompent pas    

Le mirage d’Echobox sape les efforts déployés depuis 10 ans par les équipes web des régions pour développer des pages Facebook dignes du service public. D’ailleurs les audiences sont catastrophiques.  

Hormis un sursaut en janvier, les sites de France3 régions ont perdu 300.000 pages lues par jour en moyenne depuis septembre 2020.   

Les équipes web de France3 en région, là où il en reste, méritent une vraie ligne éditoriale et nos abonnés que l’on respecte ;  notre promesse d’une information régionale de qualité.


Le Kouign Amann c’est bon, le Maroilles ne manque pas d’amateurs, mais le mélange des deux donne une recette indigeste, pire elle est mauvaise.

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