Liminaire CE ex PÔLE NORD EST : Transformer n’est pas casser !

Déclaration liminaire CFDT

Ça y est, c’est le dernier CE de l’ex pôle Nord Est. En liminaire, nous avons choisi de ne pas revenir sur ces années passées ensemble. Non, nous voulons plutôt regarder l’avenir : la transformation de France Télévisions puisque voilà que nous avons été dotés d’un « directeur de la transformation.

C’est donc que ça y est, on va se transformer. Et transformer est souvent, dans le monde de l’entreprise, synonyme de casser.

Au passage, le salaire du nouveau directeur de la transformation et ex directeur de cabinet de la présidente est augmenté de plus de 19% – pourquoi s’en priver, puisqu’on en a le droit, nous direz-vous… Alors, petit aparté, nous espérons qu’à l’issue des comités salaires qui auront lieu début octobre, ils seront nombreux parmi les salariés lambda, les bénéficiaires de mesures à plus de 19%…

Donc, on va transformer. Et ça, ça fait fantasmer.

Il parait que ça veut dire réduire les effectifs. Oui, il parait que 2019 sera une année « à plan », entendez plan de départ. Combien ? 2000 personnes? Qui, comment, où, quand ? Pourquoi, on ne demande pas, on sait : pour faire des économies. Pardon, pour transformer l’entreprise… Il parait aussi qu’on va tous passer sur le numérique. France 4, ça on le savait déjà, mais aussi F2, F3, les stations outre mer, les antennes régionales. Tous. Bientôt. Parce que la France est numérique, la France est scotchée à son smartphone, sa tablette, son ordinateur, la France ne regarde plus la télévision.

Nous pourrions ici évoquer la fracture numérique, l’ergonomie des écrans, l’âge de nos téléspectateurs – tous ces facteurs qui font que le passage du hertzien au web ne sera pas aussi rapide que cela. Mais nous préférons vous dire que pour nous, le web, c’est simplement un autre support. Il ne modifie pas les fondamentaux de nos métiers, il nous oblige certes à nous adapter, à penser, à écrire, à monter et tourner différemment… Mais la délinéarisation ne nous fait pas peur.

Ajoutons que pour le moment, en région, la délinéarisation se résume à facebook, instagram, twitter. Ne parlons pas de nos sites web, qui noient l’internaute et le découragent. Dommage ; le web, ce sont aussi des web doc, des mini séries, des plateformes de son, de vidéo, de textes, que nous pouvons fabriquer en interne et qui mettraient en avant notre travail, nos compétences, nos savoir faire. Le web n’exige pas la casse de nos métiers, il nous permet de les pratiquer autrement.

Et c’est de cela qu’il faut parler en priorité. De nos métiers et de leur évolution à France Télévisions.

Nous devons inventer notre avenir à nous, innover. Pas copier ce qui se fait ailleurs, le journaliste homme orchestre, le technicien à tout faire, l’administratif vérificateur numérique. Le projet de transformation de France Télévisions ne doit pas être seulement celui d’une présidente ou d’un directeur. Il doit être celui de tous les salariés. Ces petites mains auxquelles on dit hélas d’emblée que « la solution, c’est ça et rien d’autre, et on va l’expérimenter, puis la valider et la généraliser. Point.».

La direction joue la discussion sur les métiers. « On va en parler ». Mais les dés sont pipés. Le directeur de la coordination de la performance opérationnelle n’a-t-il pas déjà déclaré, à Lille, que les métiers actuels sont morts, qu’on va expérimenter d’autres pratiques, par exemple, le journaliste monteur ? Les candidats à l’expérimentation sont semble-t-il eux aussi déjà trouvés, deux journalistes de BEX des Hauts de France… Mais si tout est calé, on va parler de quoi ? Si la voie est toute tracée, quelle sera la place de la réflexion sur la pertinence des évolutions, sur les outils, la formation, les supports de diffusion ?

Entendons-nous bien: nous sommes prêts à discuter de tout cela, à négocier. Et la future instance unique du réseau devra veiller, dans le cadre de sa compétence en matière d’emploi et de formation, à ce que la transformation ne soit pas synonyme de casse.

Strasbourg, le 21 septembre 2019

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Enquête Climat Social de la CFDT FTV, c’est ici :

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