LIMINAIRE DU CSE SIÈGE CONSTITUTIF DU 09 DÉCEMBRE 2025
Lors des élections professionnelles, au siège de France Télévisions, chaque salarié de France Télévisions a pu exprimer ses choix, ses préférences, dans l’offre syndicale qui se présentait à lui. Nous avons, en cette nouvelle “rentrée” du dialogue social, une pensée pour chacun d’entre eux, et remercions plus particulièrement tous ceux qui ont voté pour la liste de la CFDT. Nous ferons tout pour nous montrer dignes de leur confiance, ici-même, et à leurs côtés, dans nos services respectifs.
Comme à chaque vote, certains rapports de force ont évolué. Mais nous espérons qu’à cet instant, l’essentiel n’a pas changé, et que chaque organisation syndicale, qu’elle se prévale ou pas d’être majoritaire, ne perdra pas de vue dans les semaines qui viennent le plus essentiel : jamais les attentes et les inquiétudes des salariés de France Télévisions n’ont été aussi fortes, et quel que soit au fond le suffrage qu’ils ont exprimé, ils attendent de chacun de nous que nous soyons, au-delà des spécificités et de la vision d’ensemble que nous portons dans nos organisations respectives, solidaires, soudés même, pour les défendre, dans un moment de grande incertitude, de doutes sur ce que sera l’avenir de France télévisions.
Solidaires, nous l’avons été dans nos mandats précédents autour de Sophie Pignal, qui a été une secrétaire remarquable. Nous souhaitons l’en remercier, et espérons que les pages suivantes s’écriront, sans faire de procès d’intention à quiconque, avec ce même état d’esprit.
Car dans les moments difficiles, et nous y sommes, maintenir cette cohésion est un enjeu vital.
Elle sera, cela ne fait aucun doute, mise à rude épreuve. D’abord du fait des attaques extérieures, qui sont le plus souvent des campagnes de dénigrement, que subit à cette heure l’audiovisuel public.
Mais malheureusement aussi du fait de la pression constante de l’Etat actionnaire, qui maintient, cette année encore, son injonction absurde à “faire mieux avec moins”, énième saison, peut-être même saison de trop, d’un mauvais feuilleton que plus personne ne regarde… mais que nous subissons tous.
Dans ce contexte d’asphyxie budgétaire sans cesse plus suffocante, la présidence a pris l’initiative de dénoncer unilatéralement notre accord d’entreprise. Un nouveau tour de vis budgétaire est à craindre, alors même que beaucoup ressentent déjà durement, à leur poste, dans leur service, le rationnement des moyens dont ils disposent pour bien faire.
Dans l’adversité, se diviser serait une faute morale. Nous avons des acquis et des exigences éditoriales à défendre. Une certaine idée du service public qui, nous le croyons, fait l’objet d’un large consensus entre nous.
Mais serrer les rangs, face à ces menaces de tous bords, ne veut pas dire non plus se taire, s’autocensurer sur les dysfonctionnements internes que nous observons, se condamner à passer sous silence les difficultés que chacun ressent dans son collectif de travail, pour fonctionner de façon toujours plus verticale. Le grand enseignement du rapport Cedaet, dont il a beaucoup été question ces dernières semaines, a été de mettre en lumière le fonctionnement déjà trop vertical de notre entreprise. Il convient désormais de trouver des réponses pertinentes à ce qui a été observé.
Aux problèmes déjà posés, comme aux nouveaux problèmes qui se poseront peut-être bientôt, la CFDT aura à cœur de trouver des réponses par le dialogue et par la concertation avec les autres syndicats, sans exclusive. Nous faisons plus que jamais, parce que c’est plus que jamais nécessaire, le pari du collectif. Fidèles à nos valeurs, à l’ADN de la CFDT, nous voulons être utiles à chacun, au service de tous. C’est le sens du mandat qui nous a été confié, et au-delà de nos étiquettes, l’exigence que portent tous les collègues qui nous ont exprimé leur confiance.