Mission de service public et droit de grève entravés

Le siège de France Télévisions a été évacué samedi 29 novembre en raison d’une alerte à la bombe. France Info a été interrompue, le journal de Paris Île-de-France n’a pas pu être diffusé, Tout le Sport a été remplacé par un programme secours, le 20H a dû improviser. Les salariés ont évacué le bâtiment dans le calme, mais ont dû rester 1h30 sous la pluie et dans le froid afin d’être prêts à reprendre au plus vite leur activité.
Nous saluons ici leur professionnalisme à toute épreuve, inquiets pour leur sécurité, mais aussi conscients des risques pour les antennes de France Télévisions laissées à l’abandon sans solution de repli.

Dans cette situation exceptionnelle, les impacts ont finalement été limités notamment grâce à FTR qui a pu assurer sa mission : le journal Toutes Régions a été commuté in-extremis sur l’antenne de Paris île de France pour éviter l’écran noir et garantir l’information du public.

Mais qu’adviendra-t-il à partir de février 2026 ? Dans le cadre du projet Hub Ici-Régions, FTR ne produira plus de JT le midi et le week-end. Parce que la direction trouve plus judicieux de confier le secours à…. On vous le donne en mille :  France 3 Paris-Île-de-France… situé où ? Au siège !
Que se passera-t-il lors de la prochaine crise, alerte, inondation, coupure électrique au siège ? Gouverner c’est prévoir… Diriger c’est anticiper, y compris le pire.


La continuité d’antenne, a bon dos ; cynique, la direction la met en avant pour justifier l’entrave au droit de grève des salariés : FTR devra dorénavant produire une offre d’information pendant les jours de grève.

La CFDT le rappelle :

  • Que sans les éditions ICI 12/13 et week-end, FTR n’a plus les moyens ni la légitimité pour fabriquer une offre d’info.
  • Qu’imposer une production spécifiquement les jours de grève est illégal : c’est un contournement du droit de grève.
  • Que l’employeur ne peut pas imposer des tâches exceptionnelles pour neutraliser une grève.
  • Enfin, que les salariés de FTR refusent de devenir des “briseurs de grève” malgré eux.