Suppression des « Dimanche en politique » en régions les 8, 15 et 22 février 2026
COUP DE GUEULE
Les jeux olympiques d’hiver plutôt que Dimanche en politique. La direction de France Télévisions n’a pas froid aux yeux : elle choisit de divertir les habitants des régions françaises plutôt que de les informer. En pleine campagne des municipales, c’est faillir à nos missions.
Alors que l’abstentionnisme fend l’air tout schuss, FTV préfère le ski aux enjeux politiques locaux et aux débats pendant la campagne des élections municipales (des 15 et 22 mars). Conception givrée de nos missions de service public.

Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, affirmait pourtant, il n’y a pas si longtemps dans le Figaro qu’il fallait continuer « à défendre notre média de service public … au service de la liberté de notre espace démocratique ». Tout en qualifiant notre rôle « d’absolument déterminant dans un contexte de ruptures … géopolitiques, technologiques, culturelles”.
Là, on a dû rater une porte. Plusieurs même. Nous sommes carrément hors-piste.
Notre espace démocratique s’arrête-t-il aux frontières des bureaux du 7ème étage du Siège à Paris ? À moins que ces belles paroles n’aient été que purs arguments de campagne lorsque notre présidente briguait un 3ᵉ mandat à la tête de FTV en avril dernier ?
Paroles Paroles Paroles
En 2023, dans son éditorial au rapport annuel de FTV, elle écrivait pourtant aussi, trémolos dans la plume : « Nos journalistes sont mobilisés sur tous les terrains, en France et dans le monde, pour donner à voir et à comprendre les grands événements qui marquent l’actualité ».
Ou sur France inter, en 2022 : « Je veille à ce que toutes les opinions soient représentées sur le service public. On est les seuls aujourd’hui à vraiment exposer le débat politique. ».
Ces belles paroles ont fondu comme neige au soleil. Aujourd’hui, les bonnets tombent : le débat politique n’est-t-il plus que national ?
Les habitants de la « France périphérique », privés de bureau de poste, de médecins, d’infrastructures, seront aussi privés de débat politique sur France 3 en région. Et tant pis si ils n’aiment pas la neige artificielle.
Ça tombe mal. Au moment où la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public lance ses travaux, France Télévisions se tire une balle dans les boots.
France 3 appartient à un groupe qui dispose de suffisamment de canaux permettant la diffusion de ces évènements fédérateurs sans sacrifier pour autant le débat politique : France 2, France 4, France 5, France Info ou tiens, encore mieux, la chaine numérique sport qui sera créée pour l’occasion.
Nous exigeons le maintien des « Dimanche en politique » en régions ou des créneaux de diffusion supplémentaires pour assurer ces missions démocratiques.
Les plus de 34.000 maires de France méritent ce débat.
Ainsi que leurs électeurs, nos téléspectateurs.