Hub info « ICI-Régions ». On dégrade toujours plus !

Compte-rendu du CSE extraordinaire Siège du 29 septembre 2025

La direction présentait lundi 29 septembre en CSE extraordinaire son projet de Hub info.

Contrairement à ce que certains pensent, la direction ne navigue pas à vue. Sa méthode est froide, chirurgicale : on dépèce les services avec pour seule boussole l’économie d’ETP. Peu importe si l’on coupe au mauvais endroit ou au mauvais moment, peu importe si cela fait mal : on supprime et on ne prend même plus la peine d’endormir les salariés.

Réunis en CSE extraordinaire, la direction a présenté aux élus et aux organisations syndicales son nouveau projet : le « hub info « ICI-Régions », prévu pour le premier trimestre 2026, basé à Lyon-Vaise dans les locaux de France 3 Toutes Régions (FTR).

IV3 – ICI (éditions nationales)

Les grands perdants 

Ce projet présenté avec cynisme comme ambitieux est une nouvelle étape d’une information dégradée après les disparitions du Soir 3, puis des éditions nationales 12/13 et 19/20. 

Cette nouvelle organisation devrait permettre une économie d’ETP parmi la vingtaine de postes supprimés… autant de personnes qui sont aujourd’hui dans l’angoisse de l’attente d’une nouvelle affectation, leurs postes n’étant pas reconduits, supprimés ou ventilés sur d’autres services. Mais la direction détourne son regard : aucune évaluation des Risques Psychosociaux n’est présentée aux élus, pas plus que les conséquences sur l’emploi.

Des entretiens puis un plan de formation devraient être déployés dans les prochains jours pour accompagner les personnels directement concernés avant un démarrage au premier trimestre 2026 ! Autant dire que ce sera à prendre ou à laisser ! « Circulez, ICI au hub de Lyon, on va faire mieux, sans vous ! ». Ce projet touchera aussi d’autres services comme celui du montage qui assurait (pour fournir aux régions midi et soir, de l’information nationale et internationale) 3 à 4 vacations pleines tous les jours (actualité et longs formats.) Ça fait autant de travail en moins pour les journalistes du Siège qui travaillaient sur ces éditions. 

FTR

Un avenir incertain 

Cette nouvelle charge de travail sera donc supportée par les personnels de FTR à qui la direction a annoncé la suppression progressive des journaux ICI 12 /13, ICI week-end puis ICI 19/20.

Ces éditions assuraient jusqu’alors la continuité de l’antenne nationale pour les téléspectateurs qui ne reçoivent pas les programmes régionaux mais aussi lorsque les journaux sont plus courts en régions ou en cas d’impossibilité d’émettre à Paris (siège – CDE – Romainville) suite à une simple panne technique ou plus grave : une inondation, un incendie des attentats…

On diffusera à la place des programmes de Paris Ile-de-France ! Oui oui, vous avez bien lu : on décentralise mais on diffuse partout en France : Paris. On touche là à la cohérence éditoriale de la chaîne mais aussi à la sécurité de nos antennes et son engagement envers l’état de diffuser une information d’utilité publique en temps de crise majeure. 

Pour le personnel de FTR, présentateurs, techniciens, cadres éditoriaux qui travaillent sur ses éditions « circulez et croyez-nous sur parole ça sera mieux demain ! » En touchant le cœur même de leur activité et de leur raison d’être, les 45 salariés de FTR vivent dans l’angoisse, avec la menace de voir leurs métiers se faire confisquer. 

Alors non, la CFDT ne soutiendra pas ce projet et appelle tous les salariés du siège qui le souhaitent à se faire connaître pour qu’elle les accompagne et se batte à leurs côtés pour défendre leurs postes et leurs métiers

ICI

Ce n’est plus France 3

Jusqu’à quand France 3 continuera à produire une information nationale de plus en plus dégradée ?

Nous n’en doutons pas, d’autres alternatives sont désormais à l’étude et applicables après la dénonciation des accords collectifs ! La direction a besoin d’encore un peu de temps… une direction de l’information des régions qui justement s’installera elle aussi à Lyon.

En éloignant la direction régionale du vaisseau mère … on sent qu’il n’y a plus qu’à rompre les amarres pour laisser partir le chalutier régional voguer dans un océan de questions laissées sans réponse. Les salariés écoperont comme ils l’ont toujours fait, pour éviter de sombrer.