À Saint-Pierre-et-Miquelon, la direction régionale a franchi la ligne rouge le 6 juillet dernier.
Le directeur régional, qui n’est ni journaliste ni responsable d’édition, s’est improvisé remplaçant d’une gréviste pour valider les sujets du journal.
Breaking news :
Diriger une station, ce n’est pas savoir écrire un JT ni piloter une édition !
Quand casser la grève devient une stratégie
En Outre-mer, tout semble permis : piétiner le droit de grève, ignorer la loi, balayer les accords collectifs et mépriser le professionnalisme.
Ce qui s’est passé à Saint-Pierre-et-Miquelon est une véritable entrave au droit de grève.
Mobiliser une cadre en congé pour valider un JT à distance, filmer des flashs radio pour masquer la grève, ou un directeur qui prend la place d’une gréviste, tout cela vise à briser la mobilisation et à faire taire la contestation.
C’est illégal et inacceptable.
La CFDT le dit clairement : si ces pratiques persistent, nous n’hésiterons pas à saisir la justice pour défendre le droit de grève et protéger les salariés.
Polyvalence ou dérive autoritaire ?
On nous parle de polyvalence… Mais depuis quand cela autorise :
• une rédactrice en chef adjointe en congé à valider un JT depuis l’Hexagone,
• ou des flashs radio filmés juste pour faire croire que tout va bien pendant une grève ?
C’est ridicule, et personne n’est dupe.
Derrière la casse de la grève, le risque de délocalisation
Accepter qu’une rédactrice en chef adjointe valide un JT à distance, c’est accepter que le travail puisse être délocalisé.
Et demain ? Qui nous dit que nos journaux, nos montages ou nos éditions ne seront pas produits à 5 000 ou 10 000 km, au mépris des équipes locales, des emplois et du lien avec le public ?
Défendre nos métiers, c’est défendre le service public
Ce n’est pas seulement une question de grève.
C’est la défense de nos emplois, de nos compétences et de notre mission de service public.
Chaque métier a sa valeur et son expertise.
Un flash radio n’est pas un JT.
Ces dérives veulent réduire nos métiers à de simples cases interchangeables.
Nous refusons que notre savoir-faire, notre ancrage local et notre rôle auprès du public soient sacrifiés sur l’autel d’une soi-disant polyvalence ou d’économies à courte vue.
Ce qui se passe à Saint-Pierre-et-Miquelon menace tout France Télévisions.
Ce que la Présidente de France Télévisions laisse faire en Outre-mer finira par s’installer partout.
La CFDT dit STOP !
Ce n’est pas à ce directeur régional de jouer au journaliste. Il n’en a ni la compétence, ni la légitimité.
La CFDT le dit clairement : ce n’est pas à Delphine Ernotte de fermer les yeux sur ces dérives, que nous condamnons sans réserve. Et que chaque salarié le sache : s’il veut faire respecter ses droits, la CFDT sera à ses côtés, y compris en justice si nécessaire.
Le droit de grève est un pilier démocratique.
L’entraver, c’est attaquer la démocratie elle-même.
On ne le contourne pas. Ni là-bas, ni ici.