Compte-rendu du Cse Extraordinaire du 01 juillet 2025
La mauvaise foi fut incontestablement le fil rouge de ce CSE Extraordinaire organisé à la hâte sur décision du juge pour informer et consulter les élus sur le projet de compression des effectifs du réseau France 3.
« Vous l’avez appris. Je quitte mes fonctions au sein du réseau, je quitte aussi l’entreprise. C’est d’ailleurs mon dernier jour de travail aujourd’hui » C’est ainsi que la directrice du réseau choisit d’ouvrir ce CSE Extraordinaire.
Nous l’avons appris, effectivement… chacun appréciera… par un communiqué laconique de la communication interne. Un mail adressé à tous les salariés annonçant son départ à la retraite et la nomination à la tête du réseau régional de Christophe Poullain actuel directeur régional des Hauts de France.

Isabelle Staes nous remercie et nous dit croire beaucoup à la valeur du dialogue social. Eh bien ce n’est pas tout à fait ce que nous avons pu constater dans cette instance. La preuve il a fallu aller en justice pour obtenir ce simulacre de consultation avec au menu : des mots qui sonnent aussi creux que les documents qui nous sont fournis. La direction est passée maître dans l’art de l’enfumage ! Elle nous sert sa soupe tiède avec un sourire crispé et un regard fuyant mais avec une constance et un aplomb qui forcent presque le respect. Presque.
Séance de spiritisme
Comment allons-nous concilier les objectifs de renforcement du maillage territorial, de l’hyperproximité demandés en central avec les réductions d’effectifs ? « Nous pensons être en mesure avec 24 antennes de porter ces ajustements. Les antennes continueront de porter des objectifs de proximité » répond Isabelle Staes.
Au moins c’est clair ! Cette « information-consultation » sur la compression des effectifs est une vaste farce. Une séance de spiritisme où l’on invoque des documents absents, où l’on consulte sans écouter, et durant laquelle on espère que personne ne posera trop de questions.
Le document présenté ? Un chef-d’œuvre de flou artistique. Pas de chiffres précis, pas d’analyse des conséquences humaines et éditoriales, pas de plan de redistribution des tâches. Juste un vernis budgétaire posé à la truelle sur une réalité sociale qu’on préfère ignorer.

Le CSE ? Un détail administratif.
Les salariés ? Des figurants.
La justice ? Une gêne qu’on contourne avec la grâce d’un éléphant dans un couloir.
La compression des effectifs, une vue de l’esprit.
La direction jure, la main sur le cœur, que la baisse des ETP n’aura « aucun impact » sur la charge de travail. Ah bon ? Et la marmotte, elle emballe les tournages dans du papier alu ? Cette affirmation, déconnectée de toute réalité de terrain, frôle l’insulte pour celles et ceux qui tiennent encore debout dans les rédactions, les régies, les services techniques et administratifs. Il suffit de tendre l’oreille pour entendre grincer les rouages d’un réseau déjà sous tension.
Des documents fantômes et des gabarits invisibles
Autre tour de passe-passe : les fameux « gabarits d’émissions » et « documents d’activité » par antenne. Évoqués, mais absents. Comme par magie. Ils existent, paraît-il. Mais comme les licornes, on ne les a jamais vus. On nous demande de valider un projet dont les pièces essentielles sont soigneusement dissimulées. C’est comme signer un chèque en blanc à un illusionniste borgne.
Et pendant qu’on taille dans les effectifs, on taille aussi dans l’avenir. Les alternants, ces jeunes qu’on prétend former, accompagner, intégrer. La direction, dans un élan de cynisme assumé, décide de réduire leur nombre. Parce que, voyez-vous, l’avenir coûte trop cher. On sabre dans la relève pendant qu’on parle de transmission. On hypothèque demain pour sauver quelques lignes de budget aujourd’hui. C’est non seulement irresponsable, c’est indécent.
La CFDT exige des réponses, des garanties, des chiffres, des faits et une vraie prise en compte de la réalité des métiers. Elle soutient le recours à une expertise indépendante demandée par le CSE, parce que ce projet n’est pas une réorganisation. C’est un sabotage. Une entreprise de démolition sociale menée avec le sourire crispé de ceux qui savent très bien ce qu’ils font, mais espèrent que personne ne le remarquera. Raté.
La CFDT continuera de dénoncer, haut et fort, cette mauvaise foi institutionnalisée.