La météo l’annonce : l’été sera brûlant.
À France Télévisions, l’ambiance est déjà à l’asphyxie : suffocation, vertiges, nausées…
Au siège, la chaleur sature les open-spaces. Il faut batailler avec la bureaucratie pour espérer obtenir un simple ventilateur. Le flex-office devient une caricature de lui-même : les journalistes d’Île-de-France se voient retirer leurs caissons mobiles… pour ne pas faire de jaloux avec les ex-Malakoff qui n’en auront pas non plus. Une politique du nivellement par le bas.
Même la diffusion du CDE a fini par rendre l’âme vendredi soir, asphyxiée elle aussi. En cause ? Une climatisation priorisée pour les serveurs, pas pour les salariés — et qui, au final, n’a tenu pour personne. Maintenant que le site de Malakoff est en partie déménagé, une question s’impose : que reste-t-il de l’idée du site stratégique de secours de France Télévisions ? Maintenant que tout le monde nage dans le même bassin, il ne reste plus qu’à espérer qu’il ne déborde pas.
En Outre-mer, c’est la douche froide pour tous.
Il y aurait tant à dire, mais soyons synthétiques : une tentative d’externalisation des sujets des JT via une société de production ; une réforme de l’info qui patauge ; et la houle emporte, l’un après l’autre, les hauts cadres des stations ultramarines — à tel point que la direction du pôle Outre-mer ne sait plus comment les remplacer et se tourne vers des personnes sans expérience… Et que dire de cette cadre d’une station qui se permet de vendre, dans l’enceinte même du site, de la viande de tortue ? C’est chaud, non ?
Les salariés de l’ex-Malakoff, qui se retrouvent sous le grand parasol du siège, sont rincés, inquiets. Ils ne comprennent pas le sens réel de ce déménagement. Une partie des équipes a été avalée par MFTV, cet immense vaisseau sans boussole : une grande fraternité ? Ou bien une grande liquidation ?
À Vendargues, c’est la nausée. Présenté comme le fleuron de France Télévisions, le site est devenu un outil de communication.
La réalité est moins belle : tournages non sécurisés, catering douteux supprimé en catimini… Le rapport Veritas, commandé par la direction, reste invisible : ni les élus, ni les salariés ne sauront à quelle sauce, ou plutôt à quelle tambouille, ils ont été exposés.
Les accords ? Non respectés.
Les ETP ? Non pourvus.
Les fiches de poste ? Déconnectées du réel.
Quant aux non-permanents, ils passent de contrat FTV à FTS dans l’indifférence générale – la légalité ? Un détail…
À France Info, c’est l’épuisement. Fleuron malmené, les équipes réclament des moyens, du renfort, de la reconnaissance. La réponse ? Un nouveau canal. Voilà.
Dans le réseau régional, le rythme cardiaque s’accélère. La réforme de l’audiovisuel public, la filialisation de France 3 et France Bleu s’annoncent comme l’épilogue d’un feuilleton d’été bien noir.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’accord collectif, les fiches métiers, l’emploi, la qualité éditoriale — y compris sur le numérique — sont promis au bûcher. Le tout au nom de l’efficacité, de la modernité… et de l’austérité.
Alors oui, l’été sera chaud. Mais ne comptez pas sur la torpeur estivale pour faire taire les colères. Encore moins cette fois.
L’été 2025 marquera les esprits.
Et ceux qui ont joué avec les allumettes ne pourront plus se dissimuler derrière les cendres.
Car, notre maison brûle. Et ce sont les mêmes : pompiers amateurs le jour, pyromanes professionnels la nuit, qui orchestrent ce désastre.
Nous saluons la diffusion et la liberté éditoriale de Complément d’enquête, consacré à notre ministre de tutelle, dans un calendrier d’une remarquable agilité au regard de votre récente nomination, Madame la Présidente. Cependant, la CFDT s’interroge : pourquoi Mme Dati s’en est-elle prise publiquement à Patrick Cohen et consorts ? Ce coup médiatique ne peut être uniquement animé par un esprit de revanche contre l’audiovisuel public. Il s’agit aussi, très vraisemblablement, d’une manœuvre politique pour amadouer les députés du Rassemblement national, dont le rêve assumé est la privatisation pure et simple de l’audiovisuel public.
Dans ce contexte, on s’étonne que vous défendiez avec autant d’entrain ce projet de holding, Madame la Présidente, si ce n’est pour satisfaire une ambition personnelle bien éloignée de l’intérêt général.