On vous prévient, ce n’est pas celle de la quiche. Encore que, on ne fait pas de quiche sans casser d’oeufs et là il pourrait bien y avoir quelques dégâts.
On le sait tous, pour tuer la concurrence, il faut inonder le marché, fabriquer plus pour rassasier les Google et les réseaux sociaux, coûte que coûte. Et pour cela, la direction entend mettre en place en Lorraine 3 semaines de tests hors cadre et hors accords d’entreprise à partir du 15 septembre 2025.

Durant cette période, plus de métiers qui comptent : ni pâtissiers, ni boulangers, ni charcutiers. Le journaliste pourra monter mais uniquement sur Capcut ou Édits, le chargé d’édition numérique aussi mais lui peut le faire également sur Adobe Première.
Faut-il une compétence complémentaire, une UCC ? Non, ces tests sont ouverts à tous les volontaires. Tout le monde sera formé aux « modules vidéos et incarnation pour les réseaux sociaux ».
Alors, les monteurs avec ou sans UCC s’interrogent. Un documentaliste avec une UCC multimédia questionne. À juste titre, qu’ont-ils le droit de faire exactement, peuvent-ils écrire pour le web ?
Mystère, ce n’est pas l’objet de la réunion de présentation… « il y aura des réunions métiers » explique la déléguée à la communication de France 3 Grand-Est.
On est là pour parler ingrédients. Et vous allez voir que c’est toujours dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes !
Le conseiller numérique en mission dans le grand Grand-Est, la « task force » du web, a une recette inratable pour toucher le public.
On prend un tableau (peu importe la couleur), on y ajoute quelques post-it, on saupoudre de gommettes, on fait un peu de découpage qu’on vient coller ici et là et hop ! En 2 ou 3 coups de cuillères, on a un excellent module numérique. « Les vidéos trop léchées ne fonctionnent pas » nous explique-t-il. Le modèle à suivre est ce pilote fait en Alsace : à lire ICI
Comme quoi, les recettes de grand-mère y’a que ça de vrai pour attirer les jeunes…ou les faire fuir !
Quant au partage de la cuisine, c’est « LA » question en suspens, le sujet de crispations potentielles : pas d’organisation précise, un monteur sera planifié quotidiennement sur le web, pour les autres pas de prévisionnel de planning.
Les uns utilisant les outils de l’autre, réalisant la tâche du voisin. On teste visiblement aussi la capacité des salariés à ne pas s’étriper et/ou à se résigner.
L’antenne de Lorraine revient de loin en termes de violence interne, de dérapages et de risques psycho-sociaux.
Espérons que ces tests ne tournent pas au vinaigre !
Enfin, la CFDT s’interroge : cette « nouvelle cuisine lorraine », qui explose les règles en vigueur dans l’entreprise, s’imposera-t-elle sur toutes les tables du réseau ?
Parce qu’à la fin on nous dira, c’est sûr, que les plats concoctés sont excellents, que les convives – les salariés – sont ravis, et que désormais, nous serons tous mangés à la sauce lorraine.
Et tant pis pour les métiers et les accords négociés qui fixent des cadres.