Alors que Madame Dati a visiblement fait de l’affaiblissement de notre entreprise une croisade personnelle, en mode western puisqu’elle veut le scalp de notre présidente, nous, pauvres indigènes indigents, attendons.
Attendons une fois encore, fébrilement, que la proposition de loi relative à la réforme de l’audiovisuel public passe à l’Assemblée nationale. Ce sera le 30 juin. À priori. Car, voyez-vous, notre cas est si important qu’il en est même devenu « une priorité pour le gouvernement ».
À moins que cette priorisation ne soit qu’une expédition punitive de notre ministre de tutelle suite à la diffusion d’un Complément d’enquête peu flatteur, voire très encombrant. Remarquable sur le plan journalistique. Un reportage digne du service public sur une personne indigne de sa fonction.
Bref.
Le 30 juin, le calendrier législatif sera poussé dans ses retranchements estivaux. C’est de l’acharnement. D’autant que les députés, eux, n’auront sûrement plus la tête à ce genre de débats, ni même les fesses sur les bancs de l’hémicycle.
Combien de lois peu rassembleuses, ont-elles été passées, en catamini, en été ?
Regrouper les principales entités de l’audiovisuel public sous une seule entité, une holding, ou restons dans le thème, un hold-up, est, soyons réalistes, le début d’un carnage social sans précédent.
Sans parler de la qualité de nos contenus.
Car Bercy ne préconise rien d’autre que cela : un carnage. « La fusion de France 24 et de Franceinfo » « la mutualisation des correspondants à l’étranger et des fonctions supports », « une fusion ou négociation d’un accord collectif unique qui engendrera une harmonisation des rémunérations ».
La suppression de la publicité, la suppression de la redevance n’ont pas suffi. Il faut encore affaiblir France Télévisions et l’audiovisuel public, le mettre à sa botte. De cow-boy.
Le Rassemblement national a déjà allumé son grand feu de joie.
Et d’ailleurs, notre grand manitou, elle, n’a pas attendu le projet de holding pour annoncer la révision de nos accords, les polycompétences à bride abattue, sans considérer une seconde la santé de ses salariés qui se détériorent à vue d’Appaloosa.
Chapeau bas Madame. Pas besoins d’ennemis avec des amis pareils.
Et d’ailleurs, un chapeau peut s’avérer pratique s’il arrivait par malheur que Madame Dati parvienne à ses fins. Tout est bien qui finit bien.