À la fin, il n’en restera qu’un : La réforme de l’audiovisuel public en mode Koh Lanta
Chers téléspectateurs, après des semaines d’aventures, de poteaux dans les dents et de couleuvres avalées, nous sommes proches de la réunification.
Mais quel suspens ! Pour la quatrième fois en un an seulement, la proposition de loi sur l’audiovisuel public est programmée à l’Assemblée nationale. Un véritable tour de force. Ce sera les 30 juin et 1er juillet prochains.
Notre intrépide ministre de la Culture, chauffée à blanc et au gaz, a mouillé sa chemise Chanel pour parvenir à ses fins : la création d’une holding, dès le 1er janvier 2026. L’unification sacrée de France Télévisions, Radio France et l’INA sous une seule bannière : France Médias. Alors, asseyez-vous confortablement, sortez le pop-corn et préparez-vous à suivre ce finish, l’épisode le plus palpitant de la saison parlementaire.
Pour convaincre les irréductibles, Rachida Dati l’aventurière, couteau entre les dents, est prête à tout. Enfer et scalpation. Le rapport de l’ancienne directrice de France Inter remis ce lundi 16 juin aux parlementaires en est l’illustration. Une flèche bien aiguisée.
Personne ne sera épargné encore moins France 3 qui devra cohabiter avec France Bleu pour espérer survivre.
Réunis en une seule filiale, ils devront jouer les Robinson : apprendre à fabriquer infos et programmes avec un bout de ficelle et une noix de coco, trouver une orientation éditoriale uniquement munis d’une boussole et du sens à leur travail avec un doigt mouillé.
Viendra ensuite, c’est inévitable, la terrible épreuve de la restructuration et de la révision de l’accord collectif. Polycompétences, augmentation du temps de travail : fini le farniente au Vanuatu.
À la fin, il n’en restera qu’un.
Et qu’est-ce qui justifie tout cela ? L’impérieux besoin de capter un public plus jeune, de s’adapter aux nouveaux usages parce que la télé c’est « pour les vieux ». Pensez-vous vraiment qu’une génération habituée à TikTok va se mettre à regarder ICI parce que le logo a changé ?
Faire des flash-infos en format « réel », des émissions politiques en duplex sur Twitch avec des sous-titres en émojis et des GIFS de chatons : non merci. On vote contre. Notre totem d’immunité c’est la qualité, l’information vérifiée, pas le mimétisme.
En attendant le Conseil final, la CFDT passe en mode survie. Elle essaiera coûte que coûte de sauver les contrats, les droits et les fiches de paie des salariés. La sentence est irrévocable.