Zénon : de qui se moque-t-on ?

Ah, les belles promesses. C’est bien connu : elles n’engagent que ceux qui les croient.
La direction du pôle Outremer en a offert une démonstration magistrale avec Zénon, ce logiciel radio qui empoisonne depuis des mois techniciens et journalistes à Malakoff… et bientôt à La Réunion.

Malgré toutes les alertes syndicales, malgré les signalements répétés des dysfonctionnements, malgré la menace d’un crash technique total, la direction avait fini par écrire, un peu trop vite sans doute, que Zénon était suspendu « jusqu’à nouvel ordre ».

Mais surprise !

Quelques jours plus tard, revirement magistral : il serait finalement « impossible » de retirer Zénon.

Impossible… malgré ses bugs en série, malgré une équipe épuisée, malgré la surcharge mentale de celles et ceux qui, chaque jour, bricolent pour « faire avec ».

Et le plus savoureux ?

Cette impossibilité est décrétée sans même avoir tenté, ne serait-ce qu’une fois, de relancer l’ancien outil, qui fonctionnait pourtant.

Il faut croire que, pour la direction, l’important n’est pas que ça fonctionne… mais que l’on continue à faire semblant que ça va.

Et ce dimanche matin, encore, nouvel épisode ubuesque : Zénon n’a pas fonctionné normalement.

Mais combien de temps cela peut-il durer ?
Cette situation n’est plus tenable. Le stress est permanent, la tension s’installe.

Et pendant ce temps, la direction gesticule, communique, rétropédale.

Mais les faits sont têtus : ce projet n’est pas maîtrisé.
Et son déploiement chaotique se fait au détriment des salariés.

Et que dire du manque criant de coordination entre les services ?
Aucune articulation claire entre les services techniques et le prestataire. Chacun dans son couloir, personne à la jonction.

À croire que Zénon a été conçu sans jamais consulter ni ceux qui l’utilisent, ni ceux qui le développent, ni ceux qui le maintiennent… pas même les prestataires.

À un mois du déménagement vers le Siège, on ne peut que constater l’absence totale de méthode, de stratégie, de vision… et de respect.

Mais peut-être faut-il y voir la conséquence d’une organisation ubuesque, où le directeur de la DMD (Direction des Moyens et des Développements) se trouve à 10 000 kilomètres des équipes concernées.

Dans ces conditions, comment s’étonner de la déconnexion totale avec la réalité du terrain ?

Pas la moindre rencontre avec les représentants syndicaux pour établir un véritable dialogue social. Il est regrettable d’attendre l’explosion d’un conflit pour envisager, enfin, de se parler autour d’une table.

Et que dire des responsables du projet Zénon, absents au dernier CSE, comme si les questions posées par les représentants du personnel ne méritaient même pas une réponse, une attention…

Un rappel utile :

France Télévisions est cliente dans ce dossier.

Jusqu’à quand va-t-on continuer à jouer à ce jeu mortifère ?

La direction du pôle n’a plus aucune crédibilité auprès des équipes, qui subissent chaque jour ses revirements, ses emportements, son impéritie.

Alors, Zénon ?
Un détail ? Une anecdote ? Un petit bug dans une grande mascarade ?

Mais pour celles et ceux qui subissent, jour après jour, ce dysfonctionnement chronique, ce n’est plus une tragi-comédie.


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