Yééé les RP Alsace / Compte rendu des instances de proximité / Avril-mai 2025

C’est les soldes : un CR pour le prix de deux

Coup double. Et ça fait mal. Ce mois-ci, deux instances pour le prix d’une. Ça ne se refuse pas.

Au programme des festivités : des plannings hors les clous un peu trop « ponctuels », les campagnes publicitaires pour Ici, le 100% télétravail pour certains mais pas pour d’autres, le web, les mouvements sociaux invisibilisés en Alsace, le bilan du médecin du travail, des rétrogradations à la pelle lors des entretiens annuels…

Pas de souci, vous pouvez lire en deux fois. Ou plus.

Les représentants du personnel font remarquer que, depuis janvier, côté PTA, les Jours Sans Vacation (JSV) /Repos Hebdomadaire (RH) ont une fâcheuse tendance à être séparés. Or la convention collective (2.1.1.2) est claire à ce sujet. Les jours de repos doivent être collés sauf exception.

« Chaque salarié bénéficie d’un repos hebdomadaire d’une journée suivi ou précédé d’une journée non travaillée. Dans le cas où le repos hebdomadaire ne peut être suivi ou précédé d’une journée non travaillée, il est d’au moins 24 heures consécutives auxquelles s’ajoutent les heures consécutives de repos quotidien telles que définies à l’article 2.1.1.2 (repos quotidien). Le repos hebdomadaire est donné en priorité le dimanche. Le repos hebdomadaire ne peut être précédé et suivi d’un travail de nuit. »

 La direction explique que oui, « ponctuellement », il arrive qu’il y ait des « changements de dernière minute », quand on a, par exemple « des activités supplémentaires ».

La bonne blague. Nous sommes là, bien au-delà de la « ponctualité ». Et puis, alors que nous déplorons depuis des mois, la baisse de notre production interne (programmes, PAE …), comment justifier des plannings hors les clous par des « activités supplémentaires » (lesquelles au juste ?)

Les services OPV et OPS sont les plus touchés par ce phénomène. Ne serait-ce pas plutôt pour maximiser les plannings tout en réduisant les coûts de remplacement (CDD) ? Des services particulièrement touchés par le non-comblement de postes vacants (heu pardon non publiés V RP de mars), ce n’est pas un hasard …  « Non non ce n’est pas ça ».  

Nous avons mauvais esprit, c’est ça (par contre) ?

Tout de même, la directrice s’engage à discuter de ce problème avec le planificateur. A suivre donc. N’hésitez pas à revenir vers nous si le problème persiste.

Le 23 avril, toujours pas de plan d’actions en bonne et due forme concernant les OPV qui, comme vous le savez, souffrent d’une sous-activité chronique.

La direction se contente d’égrainer, comme un chapelet, une liste de micro-actions qu’elle envisage pour eux. Actions suspendues aux projets éditoriaux, aux plannings, à la météo. Pas question, vous imaginez bien, de créer de l’activité supplémentaire rien que pour eux.

Ni pour personne d’autre soit dit en passant.

  • Frach oder frech : « Il n’est pas possible de les planifier de façon systématique, c’est en fonction des horaires et des lieux de tournage » Combien de Frach oder Frech ont été tournés par des OPV en 2024 ? « On ne sait pas, on fera le comptage »
  • Tournage de OFF pour le JT : mêmes problématiques. Quatre ont été tournés en avril.
  • Tournage le lundi après-midi d’une chronique pratique, déclinaison pour le web du hub du JT midi sur fond vert. A l’UTS, encadré par le RCA num (qui est ?), et par le CEN. Un module tourné pour le moment (23 avril).
  • Alsace Insolite. Un module sera tourné la semaine du 19 mai mais « difficile à caler »

La direction s’engage à planifier un temps dédié aux installations, à réinstaurer des débriefings post-journal, à favoriser les détachements PAE Grand-Est, ou autres régions voire vers le pool des équipes légères (qui souffrent elles-mêmes de sous-activité).

Nous proposons que les OPV puissent prendre en charge le tournage drone puisque notre référent est en arrêt depuis des mois et que nous ne possédons plus, en Alsace, de ressources internes. Impossible, ils ne sont pas formés et FTV refuse de leur payer une formation.

Il est bien plus logique, bien plus économique, de payer chaque semaine des prestataires, extérieurs, pratiquant le drone et les tarifs stratosphériques. Un point sera fait en septembre sur ces actions.

A l’heure, où les régions doivent vendre Ici partout, nous avons vu fleurir dans la PQR pléthore d’encarts publicitaires. Mais qui décide au juste de mettre tel ou telle journaliste en avant et sur quels critères ?

La directrice de la communication Grand-Est négocie des encarts publicitaires et la rédactrice en chef, elle, choisit ceux et celles qui les incarneront.

Si nous posons cette question c’est que tous les présentateurs semaines ont été mis en avant sauf un. Un poids lourd de la présentation qui est plus est. Un choix assez étrange qui pourrait laisser croire à une forme de discrimination.

« Pas du tout ».

La directrice explique que la rédactrice en chef a préféré communiquer sur de nouveaux visages pour toucher de nouveaux publics. Sympa aussi. La discrimination par l’âge.

Cette question avait été retoquée en mars, en avril et en mai. Au moins, il y a une cohérence.

Pour rappel, le Grand-Est est la région du Réseau ayant perdu le plus d’Etp depuis 2018 (-24). Elle a fait en 2024, 700.000 euros d’économies.

Où les économies ont-elles été faites ? Dans quels services ? Faites-vous le lien avec un taux d’absentéisme lui aussi record dans le réseau ?

Pschiiitttt la balle passe au-dessus de nos têtes pour s’écraser, assez mollement, contre un mur.

Nos questions sont pourtant légitimes, elles concernent l’emploi et l’activité. Avec toujours moins de moyens, nous produisons toujours moins et certains salariés eux travaillent pour deux. Elles touchent donc aussi à la santé. Activité, santé, emploi : toutes des prérogatives des RP.

Mais non, la direction régionale renvoie la balle en CSE qui renvoie la balle aux régions. Ça fait mal au cou à force.

  • Mission de conseiller numérique. Xavier Collombier assure une mission  de support et d’accompagnement de tournage aux personnels du Web jusqu’à fin juin 2025. Renouvelable. Il s’agit d’un détachement. Un bilan sera fait à mi-parcours.
  • Remplacement du détachement de la rédactrice en chef. Marc Schmitt, assure l’intérim jusqu’à fin juin. Le détachement se fait mois par mois.
  • Rédacteur reporteur (ex-poste de rédacteur numérique). Les entretiens sont en cours. 13 candidatures dont 8 CDI.

Pourquoi, lors des derniers mouvements de grève, n’y a-t-il eu aucun bandeau explicatif, aucun article web, ni même sujet, contrairement à d’autres antennes du Réseau ?

La direction nous rassure : « il n’y a pas d’interdiction formelle ». Ouf.

Pourtant, malgré nos mails et nos demandes lors des grèves Tempo, en Alsace, les mouvements sociaux nous concernant, sont systématiquement invisibilisés.

La directrice nous explique que le process technique a été validé mais que « on n’y pense pas » (ho ben zut alors) et que « bien sûr on pourra le faire ». Quant aux off ou sujets TV ou web, en conférence de rédaction, nous dit-on, « aucun journaliste ne l’a proposé ».

Et quand nous expliquons qu’un article web a bien été proposé ce jour-là et qu’il s’est vu retoqué par crainte « d’être trop partial » (merci pour le professionnalisme de nos journalistes), là, c’est que, peut-être, l’adjoint numérique CDD, en télétravail à l’autre bout de la France, n’était « pas trop à l’aise avec cette idée ». Plus la distance est longue, plus les idées sont courtes ?

Bref, il y a toujours de bonnes raisons pour ne rien faire. Ha si pardon, la dernière fois, sur Tempo, c’est la communication Grand-Est qui avait rédigé, sur notre site web, et sans préciser qu’il s’agissait d’un communiqué, un article très complet sur le sujet (la révolution Ici et 5 lignes sur le mouvement de grève à FTV).

https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/ici-pourquoi-ce-label-remplacera-le-logo-de-france-3-grand-est-a-l-ecran-lors-de-la-diffusion-des-programmes-regionaux-a-partir-du-5-novembre-3054973.html#Echobox=1730784241

Là c’est sûr, pas de risque de partialité. Aucun. Vraiment.

Nous restons dans la même thématique. Le numérique et son organisation ambulatoire.

A priori non. Seul le RCA numérique a cette prérogative. Encore faut-il qu’il y en ait un. En Alsace, là encore, c’est ambulatoire. Le coordinateur veille à la cohérence du site en évitant par exemple les doublons.

Oui parce que sur le planning, un adjoint CDD télétravaille régulièrement 3jours/3 soit 100% de sa semaine (en Alsace).

Alors qu’il a été expliqué aux contributeurs qu’il fallait ralentir sur le télétravail afin de ne pas désorganiser le service (ce qui peut se comprendre), on repassera pour l’exemplarité.

Si l’adjoint numérique est lui-même en TT, à quoi bon, pour les contributeurs, venir faire du web en présentiel ces jours-là ? Quel intérêt ?

Le rédacteur en chef par intérim en convient. Il en convient d’ailleurs si bien que, la semaine 20, le RCA numérique en question est en télétravail toute la semaine. « Ce n’est pas idéal, il faudrait deux jours de TT maximum dans la semaine. Mais cet adjoint habite loin et je préfère faire appel à lui, même en télétravail, qui est le meilleur RCA numérique du réseau, qu’un moins bon en présentiel » .

Question d’appréciation.

Nous proposons, comme cela se fait dans certaines antennes, que des contributeurs web, volontaires, puissent endosser le rôle de RCA num en cas d’absence du titulaire. Bon il n’y en a plus vraiment ok mais vous voyez l’idée. Les contributeurs connaissent nos façons de travailler, l’actualité, la région, les codes numériques et, détail, ils sont sur place.

Là, c’est la coordination centrale qui a décidé de ne rien faire. Continuons à twitter nos articles sur une plateforme qui représente moins de 1% de notre trafic mais qui piétine toute déontologie, tout en faisant les beaux jours d’un mégalomane.

Et puis de toute façon nous explique-t-on, nous sommes les seuls à avoir remarquer la disparition de l’icône.

Nous avons « une bonne vue ». A moins que ce ne soit simplement une conscience.

Oui. On ne va pas y aller par quatre chemins.

Cette année, comme l’année précédente, les entretiens annuels ont été pour le moins problématiques. En cause : des dévaluations systématiques des « notes » sans expliquer ni même informer les salariés concernés ( c’est-à-dire presque tous).

Ainsi certains d’entre vous ont perdu d’une année sur l’autre des compétences sur leur culture générale, leurs techniques d’ITW, la sémiologie de l’image et on en passe. Rétrogradés de « maitriser » à « pratiquer » après plus de vingt ans de métier. Sacrée dégringolade.

Nous avions écrit un tract à ce sujet auquel avait réagi la DRH du Réseau.

Elle avait alors expliqué en CSE qu’un salarié ne devait pas être sous-évalué sans en être informé au préalable et surtout sans que cela ne soit motivé. En Alsace, visiblement, on ne s’est pas embarrassé de telles précautions. Les dévaluations ont été aussi massives que silencieuses.

Ainsi, à la rédaction, dix personnes n’ont pas signé leur entretien, quatre chez les PTA. « Dans la moyenne du Réseau » nous explique la direction qui n’est toujours pas plus embarrassée et qui préfère mettre ça sur le compte « de l’oubli fréquent des salariés de signer dans les temps ».

Et si cet oubli était au contraire un geste volontaire, celui de ne pas cautionner la restitution de l’entretien ? « Ha ben ». Allez-vous à la rencontre des salariés qui n’ont pas signé afin de comprendre leur attitude ? Voir si, peut-être, imaginons, il y a un problème ? « Je le ferai oui » explique la RRH.

L’année prochaine ?

Le médecin du travail nous fait son bilan annuel. Au-delà des chiffres (113 visites dont 60 périodiques, 7 embauches, 11 pré reprises, 14 reprises et 21 occasionnelles), le climat général s’améliore un peu. « Moins d’agressivité entre les salariés mais les réorganisations constantes de l’entreprise génèrent stress et incompréhensions ». Quelle surprise.

Elle espère ainsi que le diagnostic RPS (Risques psycho sociaux) en cours dans l’antenne aidera à apporter des solutions concrètes à ce mal-être.

Elle pointe aussi la fatigue, des séniors surtout mais pas seulement, due aux amplitudes horaires importantes et à l’enchainement des vacations atypiques notamment chez les journalistes. Là encore, on ne peut pas dire que ce soit une surprise. On le répète depuis trois ans.

Bref, le bilan absentéisme vient confirmer ce constat de grosse fatigue. A notre sens tout du moins. Avec des chiffres qui augmentent d’année en année (9,45% au premier trimestre 2025), malgré les plans d’actions et tutti quanti.

Les services les plus touchés, tiens donc, la rédaction (13.69%) et Antenne et contenus (18.78%).

Les absences de courte durée (moins de trois jours) augmentent elles aussi (34.78%). Une fois cela dit quoi ? Rien. « On fait des choses en prévention primaire, j’appelle systématiquement les salariés en arrêt pour préparer leur reprise. Mais l’entreprise n’a pas réponse à tout. »

Faire de la prévention primaire serait, pour commencer, une bonne réponse en étant, par exemple, attentif sur les plannings et à l’enchainement d’une perm+web20h+hub par exemple.

Pas de réponse. C’est étrange : aucune étude n’a été faite en ce sens.

Pour une fois, nous terminons par une bonne nouvelle. L’Agenda sortir, diffusé deux fois par jour, 365 jours, est réinternalisé.

Le montage se fera en Alsace, l’habillage repris de nos collègues d’Aura, le contenu choisi par la communication et l’écriture assurée par Roya et Corinne.

Quatre agendas seront fabriqués par semaine pour : l’Alsace, la Lorraine, la Champagne-Ardenne et le Grand-Est. Tous les modules seront fabriqués en Alsace.

Alors que les CEN sont formés et équipés du logiciel Premières, les monteurs, eux, qui montent, pour le web également, ne sont ni l’un ni l’autre.

Une aberration qui devrait bientôt être corrigée. Devrait. Car nous avons posé la question plusieurs fois et ce dossier n’avance pas vraiment.

Le chef de Centre nous explique que Première sera déployé dans l’année après que les monteurs soient partis en formation.

Rennes et Nancy sont sites pilotes même si de l’aveu de la direction « à Nancy ça n’avance pas trop ». Si même les pilotes sont en rade …