« Arrêtez de nous prendre pour des quiches ! »
Cette phrase prononcée par le secrétaire du CSE en ouverture de séance donne le ton de ces deux jours de réunion. Quiches, jambons, lapins de 6 semaines, … toute la gastronomie française y est passée, ou presque.
Lessivés par la dégradation du dialogue social et le bras de fer permanent sur quasi tous les sujets, les élus ont demandé à la direction dans un liminaire commun de « Passez à l’acte ! » Grand silence à l’issue de la lecture…
Interpellée, Ia directrice du réseau finit par lâcher : « J’ai bien entendu. Nous allons en rester là. Vous verrez nos actes ! »
Ce que l’on a vu, à la fin du CSE, n’est pas joli joli. Et finalement, on se serait volontiers passé d’actes. La direction annonce avoir dénoncé auprès de la justice le règlement intérieur du CSE pourtant mis en place depuis huit mois, sans que, jusque-là cela ne gêne personne.
L’indigeste schéma directeur immobilier
Les élus de ce CSE viennent de toutes les régions de France. Pour autant, ils ne sont ni des quiches, ni des palets bretons et encore moins des flammekueche. C’est pourtant bien ce que semble penser la direction en nous présentant le sacro-saint et tant attendu schéma directeur immobilier.
Un document (ultraconfidentiel) qui donne le cadre des travaux, aménagements déménagements, etc, pour les 10 prochaines années dans le réseau. Et qui, pour le coup, nous reste un peu sur l’estomac !
Nous sommes priés de tenir tout cela secret !
« Certains éléments ne sont pas à partager et le faire sans précautions peut être une bombe ! » nous dit, sans sourciller, le directeur immobilier et services généraux de France Télévisions.
Et pour cause, les orientations présentées dans ce document ne sont jamais discutées avec les salariés ou les élus, ni même avec les directions régionales. On y découvre, par exemple, que les rapprochements immobiliers avec France Bleu sont déjà planifiés dans plusieurs antennes alors même que sur sites, il est dit l’inverse !
Qu’un vaste plan de modernisation (rénovation thermique, rénovation lourde, reconstruction sur site ou relocalisation) est en cours dans le réseau. Il concerne des implantations « vieillottes » qu’il faut impérativement rénover pour répondre aux normes environnementales, de sécurité, d’accessibilité et parfois de salubrité.
Quartiers d’équipe, restauration « alternative » et optimisation des surfaces vont ainsi devenir la norme dans les directions régionales et BRI. Les nouveaux sites disposeront désormais d’un seul plateau et d’un plateau radio filmée en cas de rapprochement avec France Bleu.
Heureusement, les espaces de mobilité douce pour trottinettes et vélos seront aussi au rendez-vous, tout comme la salle de sport avec douches et vestiaires. A vous le summer body et aussi les miasmes de vos collègues de bureau !
Enfin, on y croit sans y croire car tous ces projets dépendront du financement que les législateurs consentiront à nous donner…
La CFDT demande à la direction de se pencher sur la problématique du stationnement payé pour les salariés de certaines antennes, remboursé en partie pour d’autres ou carrément inexistant pour les moins chanceux. Là, visiblement, le schéma directeur part de travers.
Nous demandons également un bilan d’activité pour les BIP.
Chargés d’édition numérique : une drôle de bouillabaisse
On les a laissés mijoter longtemps. 4 ans exactement depuis la saisine. Aujourd’hui leur fiche de poste est créée et leur rattachement direct aux coordinateurs numériques régionaux (et non plus aux directeurs antennes et contenus) sera effectif en octobre prochain. Pour autant, rien ne semble tout cuit, ni vraiment tranché !
D’une antenne sur l’autre, les pratiques divergent tant qu’on nage en pleine bouillasse.
« Leur job c’est de faire du référencement, de l’appui technique et de retravailler l’article avec le journaliste pour qu’il soit mieux référencé » nous explique Delphine Vialanet, nouvelle directrice déléguée au numérique région en remplacement de Jacques Paté (lui-même nommé directeur régional en Auvergne Rhône Alpes).
Ça c’est pour la recette de base, mais en pratique, chacun fait à sa sauce. Certains écrivent des articles, filment, montent, publient leurs « expériences » dignes d’extraits de journal intime pré-adolescent. Des dérives, « des pratiques hors des clous » pour Isabelle Staes, qu’il va impérativement falloir cadrer et harmoniser.
Les CEN sont actuellement 29 et seront bientôt 32. Des postes vont être redéployés en fonction des besoins, un vivier va être créé, des UCC développées. Bref, il y a urgence et certains CEN vont devenir chefs de projet numérique (groupe 8) dans les tous prochains mois.
Quel va être leur rôle ? Là encore, on hésite, rien n’est tranché, la direction y travaille encore… Promettre des postes sans substance, drôle de façon de motiver ses troupes.
La CFDT demande une clarification immédiate des missions de chacun, une harmonisation des pratiques dans le réseau ainsi qu’une vigilance accrue de la direction du réseau sur toute forme de déviances. Et rappelle à la Direction qu’un accord signé par les OSR s’impose, elle ne saurait donc tolérer voire encourage les « accords » de gré à gré dans les antennes, selon les envies ou besoins des uns et des autres.
Un bilan tout sauf social !
(Voir le compte-rendu de la commission emploi/formation du 10 juillet 2024)
Les effectifs des antennes du Réseau.
Avec 2894,9 ETP en 2023, l’effectif est globalement stable au sein du réseau depuis 2021.
En revanche, dans le détail, c’est le principe des vases communicants : l’emploi permanent diminue (-60,1 ETP moyens) et le recours aux non-permanents augmente (+61,9 ETP moyens).
Des CDD de plus en plus nombreux, mais surtout de plus en plus précaires avec en moyenne 2,73 jours par contrat (2 jours en moyenne pour un contrat d’intermittent et 3,4 jours pour un contrat de journaliste).
Une situation alarmante pour la CFDT (voir notre tract » Recours aux non-permanents: la permanence d’une logique mortifère »). Et au final, 150 CDI de moins en 3 ans.
Les effectifs de l’entreprise (en ETP moyens).
Permanents | Non permanents | |
2023 | 7 540,4 | 1 284,9 |
2021 | 7 871,3 | 1 178,5 |
Solde | -330,9 | +106,4 |
Dans les antennes régionales, la pyramide des âges bombe le torse ! L’âge moyen est de 49 ans.
36% des salariés du réseau ont plus de 55 ans !
Le salaire moyen des PTA est de 58 473€/an en 2023. Il est en progression de 3980€ sur 3 ans. Celui des journalistes s’établit à 67 970 €/an en 2023 et a lui aussi augmenté de 2747€ depuis 2021.
Le taux d’absentéisme pour cause d’arrêt maladie et accident de travail s’est amélioré en 2023 il s’établit à 6,2%.
Les élus souhaitent prendre connaissance de la restitution de l’expertise mandatée par le CSE central avant de rendre leur avis sur ce bilan social. Ils demandent à la direction de décaler le calendrier de consultation afin de rendre cela possible.
Handicap : spécialité maison
(Voir le compte-rendu de la commission Diversité et handicap du 4 juillet 2024)
Tout va très bien. « Toutes les demandes sont instruites », « aucun dossier n’est en souffrance » et « les rémunérations sont évaluées chaque année ». Voilà pour le préambule de la direction. Ou plutôt pour l’affichage. Car dans les faits, on sait tous qu’il y a des trous dans le gruyère.
Le nombre de travailleurs handicapés est en augmentation de 4%.
Le taux d’emploi moyen au niveau de FTV hors filiales est de 7,72%, en augmentation constante depuis plusieurs années. A titre informatif, le taux moyen en France est de 3,5%.
Au niveau de FTV, 562 salariés sont en situation de handicap, 252 pour France 3 :
Difficile cependant de savoir si le handicap est lié ou non au travail.
Les JRI semblent être une population particulièrement visée mais rien ne nous permet aujourd’hui de l’affirmer. La direction n’ayant pas donné suite à la demande d’information de la commission.
On sait toutefois que 93% des travailleurs handicapés sont sous CDI,que 71% d’entre eux ont plus de 50 ans, et que le pourcentage des moins de 30 ans a doublé sur les deux dernières années.
Parallèlement, pour la première fois, 75 % du budget spécifiquement dédié au handicap est dépensé, contre 47,98% en 2022.
Néanmoins, 57 % des travailleurs handicapés ne prennent pas les jours supplémentaires proposés par l’accord handicap.
La CFDT demande qu’un bilan handicap soit réalisé dans chaque antenne, ainsi qu’un point sur les aidants et qu’une sensibilisation puisse se faire sur le handicap de fin de carrière comme sur la lutte contre la sédentarité.
Egalité professionnelle : peut encore mieux faire !
(Voir compte-rendu de la commission égalité professionnelle du 1er juillet 2024)
L’accord a été prorogé pour deux ans et s’applique donc jusqu’au 30 juin 2026.
Avec 44,9% de femmes, le réseau est, en 2023, moins bon que le siège (50,4% car beaucoup de fonctions supports) mais aussi que Nouvelle Calédonie 47,4% et Wallis et Futuna 50,8%.
Néanmoins, globalement, la part des femmes continue de progresser légèrement : +0,4% en 1 an.
2 régions s’illustrent cette année : la Bretagne qui atteint la parité parfaite ! Et Paris Ile de France avec 50,5% de femmes.
En revanche, 2 régions sont encore et toujours sous la barre des 40% de femmes : Normandie et Bourgogne Franche-Comté avec toutes deux 38,7% de femmes.
La direction avance qu’il devient de plus en plus difficile d’avoir des candidatures féminines sur certains postes techniques. Et visiblement cela ne va pas s’arranger car les femmes sont de moins en moins nombreuses en école d’ingénieur ou dans les formations techniques. Il va falloir imaginer de nouveau leviers…
Le réseau compte :
- 5 directrices régionales (sur 12)
- 4 femmes cheffes de centre (sur 22)
- 2 femmes adjointes au chef de centre (sur 19)
Pyramide des âges :
Fin 2023, 70,4% des effectifs à temps partiels sont des femmes.
51,7% des femmes sont au forfait-jour contre 55,5% des hommes.
Ecarts salariaux (hommes/femmes) en 2023 :
-1,1% pour les femmes PTA (pour un écart d’âge de 0,4 ans)
-3,6% pour les femmes journalistes (pour un écart d’ancienneté de -2,2 ans)
Les membres de la commission demandent que la formation harcèlement moral, sexuel et sexiste devienne obligatoire, que la question des proches aidants et du congé menstruel puisse être débattue.
Chaises musicales
Pays-de-la-Loire :
Pierre Erik Cally devient RP titulaire à Nantes en remplacement de Christophe Amouriaux, qui lui devient suppléant.
Poitou-Charentes :
Frédéric Cartaud est désigné RP suppléant à Poitiers en remplacement de Thierry Cormerais, démissionnaire.
Provence-Alpes :
Nathalie Deumier devient RP titulaire à Marseille en remplacement de Marc Civallero, démissionnaire.
Et Laetitia Patris De Breuil est désignée RP suppléant(e) en remplacement de Nathalie Deumier.
Midi-Pyrénées :
Carine Contraires est désignée RP suppléant(e) en remplacement de Delphine Collin, démissionnaire.
Commission ASC :
Juliette Roché est désignée présidente de la commission ASC en remplacement de Nancy Gressier.
Commission des marchés :
Olivier Mélinand rejoint la commission et Claude Fallas en prend la vice-présidence en remplacement de Vincent Habran devenu président.
Prochain CSE Réseau les 16 et 17 octobre 2024.
Votre représentante syndicale et vos élus Cfdt :
Séverine Dangin, Metz ; Pascal Lefebvre, Lille ; Bruno Espalieu, Lille ; Yvonne Roehrig, Strasbourg ; Olivier Mélinand, Brest ; Cécile Poure, Strasbourg ; Nicolas Marousez, Amiens.