« Je n’ai pas de tapis volant, ni de baguette magique » nous dit la directrice du réseau en réponse à notre liminaire.
La direction semble, en revanche, avoir (comme la Compagnie Créole) un très grand loup derrière lequel elle fait ce qu’il lui plait.
La plupart du temps, lors de ce CSE, elle est restée muette. A nous de deviner les réponses, ce qui va se passer et ce qui nous attend.
Nous avons donc assisté, pour Carnaval, à un véritable bal masqué.
Aujourd’hui, tout est permis.
À Metz, le RCA et l’assistante enregistrent les salariés à leur insu pendant les réunions. Et l’affaire est classée sans suite.
À Nancy, un journaliste s’emporte envers une RCA. Il est sanctionné. Esprit de corps quand tu nous tiens !
À Nîmes, le collectif de la Locale est prié de signer un document pour refuser l’expertise pour risque grave votée par le CSE. Et la direction nous assigne en justice pour contester.
Une fois de plus, les RPS, leur prévention et la santé des salariés sont remisés au vestiaire. La CFDT attend avec impatience l’arrivée imminente de la direction de la prévention des risques du réseau.
Au bal masqué
La direction avance, avance… Elle ne peut pas s’arrêter… d’avancer.
Projet de fusion, contraintes budgétaires, évolution des éditions ICI, déploiement de nouveaux outils comme Overdrive. Tout est mené de front.
L’automate de régie, expérimenté sur le site de qualification de Strasbourg, est de retour. Il avait été considéré par les salariés experts comme un outil limité, pas déployable en l’état. Mais l’entreprise a déjà acheté 8 Overdrives et il faudrait les rentabiliser. Alors la direction s’acharne. Elle veut continuer les tests techniques pour valider certaines fonctionnalités comme l’horodatage des synthés. Quid des métiers, de la suppression de certains postes ? La CFDT exige un cadre. D’autant que les nouvelles régies Cosma qui seront déployées à partir de 2025 intègrent déjà des fonctionnalités d’automation similaires à celles de l’Overdrive.
C’est l’occasion rêvée de changer de partenaire
Superman, Spiderman ont, semble-t-il, trouvé leur place dans le nouvel organigramme (voir en lien) de la direction déléguée aux antennes et programmes. Après un subtil jeu de cabrioles, certains entrent dans la danse, d’autres tournent en rond. Et, la direction du réseau, elle, a le tourni. Censée être plus opérationnelle, elle n’a finalement plus la main sur rien : ni sur les programmes, ni sur l’info, ni sur la RH, ni sur le numérique ! Isabelle Staes devra donc se laisser guider par Philippe Martinetti (tout en haut de la pyramide) et Xavier Riboulet qui ont désormais « un lien très fort » (car tous les 2 sont en noir dans l’organigramme) ! En charge du rapprochement France 3 – France Bleu et du numérique, ce dernier n’a pourtant pas été invité au séminaire réunissant les directions de France Télévisions et de Radio France en janvier…
On peut s’envoler en gardant les pieds sur terre
Puisqu’évidemment, on a le droit de rêver. Rêver à une organisation du travail en 4 jours qui permette aux salariés de retrouver qualité de vie et plaisir au travail. Mais Isabelle Staes nous a très vite remis les pieds sur terre : « la direction du réseau ne mettra pas d’ETP supplémentaires dans la balance ! » Autrement dit la messe est dite. Soit les directions régionales parviennent à dégager des ETP, soit il n’y aura pas de semaine à 4 jours. Les études de faisabilité sont en cours dans les 5 antennes tests (Rennes, Strasbourg, Amiens, Toulouse et Bordeaux) mais ça n’est que pure forme car tous les scénarii présentés coûtent en ETP. 39h avec 22RTT, 37h avec 11RTT et 35h sans RTT pour les salariés au décompte horaire ou 4 jours avec récupération pour les salariés au forfait-jour : dans tous les cas, il faudra remplacer le salarié. Une seule option permettrait de ne pas diminuer l’activité : laisser l’ensemble des RTT et des récupérations à la main de la direction qui les redistribuerait 1 fois par semaine. Une régression sociale, pour la CFDT, pas vraiment dans l’esprit du protocole de sortie de grève !!
Collaboration, coproduction,
Aujourd’hui la direction fait ce qu’elle veut, ce qu’elle veut
Compte-rendu de la commission antennes des 24 et 25 janvier 2024
Les équipes mixtes France Bleu / France 3 ont fait leur apparition dans le réseau en dehors de tout cadre et de toute concertation. Parfois même dans des émissions où l’éditorial nous échappe !
Un prêt de main d’œuvre étonnant, sans consultation, en mode expérimentation sauvage mais où « personne n’est forcé » nous réplique Isabelle Staes… Nous, on constate le contraire !
Quoiqu’il en soit, le rapprochement avec France Bleu s’accélère. Surtout depuis que la tutelle y a conditionné 45 millions d’euros et qu’elle envoie des inspecteurs des Finances dans les antennes pour vérifier les avancées en termes de volume de programmes communs et de rapprochements immobiliers. Alors on croise nos grilles pour identifier les collaborations possibles. Mais parfois le disque se raye. C’est, par exemple, France Bleu qui est chargée, via une société de production privée, de la mise en images de nos 34 matinales communes (sur 44 prévues courant 2026). Est-ce à dire que nous n’avons pas ces compétences en interne ? Ou que la direction essaie de réduire l’activité régionale à la seule info ? Que cela pourrait faciliter l’économie de 100 millions d’euros sur la masse salariale d’ici 5 ans ?
La CFDT a sa petite idée et voit se profiler une drôle de danse du ventre.
Pendant les JO, place au limbo ! Les journaux régionaux seront réduits. Ils passeront à 30 minutes durant le 8 semaines d’été, et à seulement 20 minutes entre le 29 juillet et le 11 août. Quant au maintien des locales habituellement ouvertes l’été et/ou l’ouverture de celles accueillant des épreuves n’est pas encore tranché !
Devinez, devinez, qui je suis ?
Je suis un outil instable, je génère stress et anxiété et malgré tout, mon déploiement se poursuit dans le réseau.
Je suis, je suis : Openmédia.
Ce logiciel dysfonctionne et plus les antennes vont basculer, plus les problèmes vont se multiplier.
Mais pas de panique, le fournisseur allemand s’est déplacé. Les investigations sont en cours et il semblerait que le problème vienne de nos infrastructures internes, pas forcément compatibles. Rassurez-vous, la direction est sur le coup. « Tout est fait pour éviter les dysfonctionnements ! » nous dit Isabelle Staes.
C’est sans doute pour cette raison qu’elle déploie, en parallèle, Sherlock, un autre outil censé permettre à terme de gérer l’ensemble des programmes de France Télévisions et destiné à remplacer tous les logiciels existants. Mais qui, pour l’instant, fonctionne en mode dégradé, victime « d’un trou dans la raquette » explique le directeur de l’exploitation du réseau.
Après avoir entendu tout cela, nous sommes, nous, au fond du trou !
Vivement les prochaines vacances !
D’autant qu’un état des lieux des biens du CSE est en cours et que certains travaux ont démarré pour améliorer les conditions d’accueil. (Compte-rendu de la commission des ASC du 17 janvier 2024).
Autre nouveauté : les chèques vacances sont désormais aussi disponibles en version numérique. Mais attention, ceux-ci ne sont pas acceptés par le CI. Car celui-ci n’est pas encore entièrement passé au paiement en ligne.
Et pour finir, les élus du CSE ont choisi de réaliser d’un audit sur la restauration collective au sein du réseau régional. La question est de savoir si les cantines ont encore leur place dans le réseau ou si l’avenir est aux frigos connectés voulus par la direction.
Nouveau RP Pays de la Loire : Pierre-Erik Cally est désigné représentant de proximité suppléant en remplacement de Didier Simon démissionnaire.
Prochain CSE Réseau les 21 et 22 février 2024