PROBLÈME OPTIQUE : Quand la direction de l’information voit un « un bouillonnement positif » Ici, nous voyons le chaos là.

Erik Berg, directeur de l’information du réseau, a presque terminé son tour de France des antennes. 14 au compteur. Fin du marathon : mi-décembre.

Vous l’avez d’ailleurs peut-être entraperçu dans vos rédactions, régies ou couloirs.

Furtivement. Les visites d’Érik Berg sont fugaces, et surtout discrètes.  Raymond Poulidor. Hasard ou manque de bol, certaines communications entourant sa venue sont restées dans la boîte brouillons des chargés de com.

Dommage quand on souhaite rencontrer les « personnels qui travaillent sur Ici. »

Des discussions éditoriales, des prises de tête ?

Toujours est-il, que même rapides, les visites des sites ont été constructives. Monumentales même. Car ce qu’Éric Berg a vu des éditions Ici n’est ni plus ni moins qu’un château en Espagne.

Voilà que ce dernier explique, devant les mines médusées des élus du CSE, sa vision d’Ici partout. « Je vois quelque chose de très positif : les discussions éditoriales que ces nouveaux JT suscitent ». Alors, que dire ? Déjà que les régions n’ont pas attendu Ici pour parler éditorial et que maintenant, là, tout de suite, les discussions éditoriales s’apparentent davantage à des prises de tête.

Comment enchaîner le cannage des chaises et les bombardements à Gaza ? Deux pas de côté ? Ecran plasma ?

Comment enrober, intégrer un dossier sur les stylos Bic ou les chaussures sabots dans la partie régionale ? Au chausse-pied peut-être ?

« Oui cela remet l’essence du métier sur la table », cela remet même cul par-dessus tête, les bases de notre métier : la hiérarchie de l’information.

Quant au « bouillonnement positif » peut-être s’agit-il de la suractivité ?

Les présentateurs « d’un très bon niveau » midi et week-end sont déjà fatigués. Fatigués de leurs longues éditions, seuls. Fatigués de ne pas pouvoir faire leur métier : de lancer des sujets qu’ils n’ont même pas vus et pour lesquels les lancements sont écrits avec les pieds. Décidément….

Un bouillonnement, un assèchement ?

La suractivité des scriptes que plus personne n’ose contester alors que des JT sont annulés en différents endroits dans le réseau ? La profession n’est plus ébullition mais carrément asséchée.

Le surmenage des chefs d’édition ? Ils sont pris en étau entre Whatsapp, teams, leur mail ou les sms. Ils ne savent plus  où donner de la tête : duo, trio, off, itw, off …

Quant aux « formats innovants, modernes », nous nous, voyons des hubs systématiques suivis d’un invité suivi d’un plateau expert. Des journaux très bavards au détriment du reportage de terrain, de la réflexion.

Les élus CFDT lui demandent tout de même, si, par hasard, au passage, il aurait vu des choses qui ne fonctionnaient pas ? « Il nous faut revoir l’articulation des sujets même si regardez les chaînes d’informations continues, il n’y pas plus de blocs légers à la fin. Tout est mélangé, avec des rappels de titres …  Il faut être moderne. Nos JT ont de la gueule je trouve.»

Audiences et ateliers

Une qui fait carrément la grimace, pour le coup, c’est Isabelle Staes, pilote d’Ici, qui se sent obligée de monter en soutien. Elle pointe les améliorations des process : pour le 12/13, « seulement » 6% des sujets arrivent après 12h25 et pour le 19/20, à 4% après 19h15.

Et les bonnes audiences. Toujours. Enfin presque. Depuis le début du conflit en Israël, le 19/20 accuse une baisse d’audience : 16% de PDA en septembre vs 13,4% de PDA. Preuve peut-être, via le prisme de nos lunettes acerbes, que pour l’actualité nationale importante, les téléspectateurs vont voir ailleurs.

Le 28 novembre, la direction fera un bilan exhaustif des trois mois d’ICI et il y aura des « changements » en janvier suivis d’ateliers.

Nous espérons que d’Ici là, pour nos professions, nos JT, notre santé, la direction ouvre grand les yeux. Ou change de lunettes si besoin.


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