LIMINAIRE CSE CENTRAL 10 & 11 octobre 2023

Le siège de France Télévisions, c’est notre maison commune, à nous, salariés des chaines France 2, France 3, France 4, France 5, du pôle Outre-Mer. Le projet Campus tel que le présente la direction en témoigne, nous devons tous pouvoir nous retrouver ici ou à proximité de ce bâtiment.

Une maison commune dont personne n’est propriétaire. Alors au nom de quoi, de qui, la Présidente de France Télévisions peut-elle prendre une décision personnelle, celle de donner le nom de Jean Pierre Elkabbach au siège ? Décision prise, décision communiquée aux salariés et à la presse dans la foulée. Sans concertation, et quelques heures après l’annonce du décès de cet ex et éphémère Président de France TV. Souvenez-vous, il y a trente ans, c’est l’appétence du président Elkabbach pour les animateurs vedette, pour l’audace – « Osons, Osons », vous vous rappelez ? –  et les « pépètes », moquée par les guignols de l’info, qui avait marqué les esprits. Et pour les plus jeunes d’entre nous, Elkabbach, c’est Cnews, la télé Bolloré. Alors quoi, quel est le message que la Présidente veut transmettre aux générations futures par son hommage à Jean-Pierre Elkabbach ?

Les décisions personnelles, non concertées, spontanées, sous le coup de l’émotion… Il faut s’en méfier quand on dirige une entreprise. Surtout quand elles engagent tout le collectif. Autre décision de ce type, celle de supprimer les éditions nationales de la 3. Décision prise, annoncée à la presse au lendemain de l’information des élus du CSE C, juste avant les vacances d’été l’année dernière. Sans visibilité sur les conséquences, sur le ou les projets qui en découlent… Et un an après, tout le monde rame, pour permettre la réalisation de cette décision unilatérale et personnelle.

Cette décision-là aurait été prise par le directeur des antennes et des programmes de France télévisions, « une réforme pensée avec le directeur de l’info et celui des régions », écrit l’hebdo Marianne la semaine dernière. Qualifiant au passage Stéphane Sitbon Gomez de « baron noir » de l’audiovisuel public, dans un article intitulé… « Ces 13 inconnus qui dirigent la France », au service de l’ « Etat Macron ».

Mais non, nous, salariés de France Télévisions, refusons que notre entreprise serve des intérêts politiques, une idéologie, une vision de l’Etat qui serait celle d’un homme ou d’un parti. Et notre siège n’est pas la maison de Jean Pierre Elkabbach, c’est notre maison à nous. La maison des femmes et des hommes salariés permanents et non permanents de cette entreprise.

Si vous pouvez vendre des sites, vous ne pouvez pas vendre notre identité.


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