Compte-rendu des RP CFDT Alsace / Août 2023

                                                                              

Bonjour à tous, pour ce compte-rendu de pré-rentrée, un programme qui sent déjà le cartable : restitution du DGI (Danger Grave et imminent), point alerte rédaction, abonnement JDD, coup de chaud sur la déontologie, plannings Tempo c’est mieux là-bas qu’Ici. Courage et aiguisez vos crayons.

Point alerte rédaction / DGI : y a du pain sur le plan

La procédure du DGI (Droit d’alerte pour danger grave et imminent) se poursuit. Une restitution de l’enquête paritaire menée en juin dernier a été faite à la rédaction le 24 août dernier.

Les problématiques mises en exergue oralement lors de cette restitution : 

  • Poste d’adjoint à Mulhouse problématique par la multitude de tâches à accomplir dont des prévis pour le 67 alors que l’adjoint est éloigné géographiquement de la majorité de la rédaction et se trouve dans le 68. Tâches qui incomberaient également plus aux services généraux qu’à un adjoint de la rédaction.
  • Un accueil lacunaire : à l’arrivée du couple, pas de badge, pas d’ordi, pas de contrat signé (avant décembre), pas de tuilage.
  • Formation incomplète de Benjamin Savart du cursus management. Il n’a, pour des raisons, diverses, jamais pu suivre tous les modules une fois arrivé en Alsace
  • Mauvaise détection du malaise / Fatigue / signaux de dépression
  • Manque de communication (voir absence) entre le RCA de Mulhouse et la RC.
  • Charge de travail trop élevée (= manque de temps) pour les adjoints en règle générale
  •  Dépossession progressive des prérogatives de B.S (ex : relectures), retours vécus comme humiliants et infantilisants par ce dernier.
  • « Loyauté excessive » de l’équipe encadrante envers la rédactrice en chef qui, par sa personnalité, assure seule la cohésion de l’équipe. Manque d’autonomie, de délégation et d’esprit critique.
  • Rappel des règles d’un DGI et du rôle des mandatés. En cas de propos suicidaires, obligation légale de poser un DGI. La personne qui pose cette alerte ne doit en aucun cas être discriminée, ostracisée. Tout comme n’importe quel élu/mandaté de l’entreprise.
  • Manque de référent/guide/ interlocuteur en cas de mal-être au travail ou de sentiment de harcèlement.

En parallèle, et à la demande de l’Inspection du travail du Bas-Rhin, la Direction doit faire une évaluation des RPS dans l’antenne d’Alsace. Par ailleurs, elle doit également proposer aux représentants du personnel un plan d’actions pour lutter contre les RPS. Risques Psycho sociaux.

Pour ce faire, elle doit s’appuyer sur la Carsat (Caisse Retraite et Santé au Travail) spécialisée dans les RPS, et sur le rapport d’enquête du DGI.

Les RP devront se prononcer sur ce plan. Nous serons très vigilants. Un point mensuel sera fait dans cette instance. En cas de désaccord sur les actions à mener, ou si nous les trouvons insuffisantes, c’est l’Inspection du travail qui tranchera.

D’ores et déjà, la direction propose sept axes de travail

  • La fiche de poste / RCA Mulhouse
  • Interactions du poste de RCA avec les différentes fonctions
  • Accueil des nouveaux venus dans l’antenne d’Alsace
  • Répartition des tâches / organisation du travail
  • Management
  • Evaluation des RPS
  • Rôle du référent harcèlement

Les RP demandent à ce que des formations sur le harcèlement moral soient organisées obligatoirement au sein de l’antenne d’Alsace. En e-learning pourquoi pas mais planifiées. Comme le prévoient les principes généraux de prévention du Code du travail. Article L. 4121-1.

Les RP demandent également à ce que le plan d’actions et les conclusions du DGI soient communiqués à l’équipe de veille locale qui travaille actuellement sur la situation de la rédaction suite à l’alerte posée en novembre.

 Remarques de la CFDT

Cela fait beaucoup de « cellules », de réunions parallèles pour apaiser une situation mise à jour en octobre 2022. Pour l’heure, l’EVL a peu avancé et les actions décidées conjointement n’ont pas toujours été menées avec le sérieux nécessaire (Formations par exemple). A suivre.    

Bilan HSCT, c’est totalement HS

Les RP refusent de se prononcer sur le bilan santé et conditions de travail présenté par la direction. Un retour sera fait à la commission CHSCT du CSE afin de les informer de notre décision.

Un bilan non seulement lacunaire mais aussi erroné. La définition des effectifs changent d’une année à l’autre (2021 : les services RH et financiers sont compris dans la population concernée, 2022 non) empêchant tout suivi des départs, des arrêts de travail …

Par ailleurs, les entrées sont plus que fantaisistes. La direction du réseau considère ainsi par exemple que les travaux réglementaires (obligatoires donc) entrent dans la catégorie « amélioration des conditions de travail ». Des lignes sont tout bonnement vides (entretien des extérieurs =0).

On vous épargne la suite de cette mascarade.

  Remarques de la CFDT

Après des documents de travail faux pour les comités salaires où les anciennetés étaient parfois fantaisistes, les dernières mesures individuelles aussi … voilà le bilan CHSCT également foutraque. Cela frise le délit d’entrave. Nous ne pouvons pas travailler correctement, ni vous défendre/protéger comme nous le devrions.    

Coup de chaud sur la déontologie

Le 18 aout dernier, a été annoncé en conférence de rédaction que la direction de l’information du réseau, dans sa volonté de ne pas faire l’apologie du réchauffement climatique, préconisait de ne plus tourner « d’images positives de la canicule». Exemple a été donné des enfants qui se baignent dans les fontaines publiques.

Et la liste se rallonge. Des gens qui mangent des glaces. Et bientôt des brumisateurs ? Des gens au bord des gravières ?

Le lendemain, un adjoint fait couper un micro-trottoir où la personne interrogée disait « en vue de la météo que nous avons eu le mois dernier avec la pluie … on peut bien prendre ça pendant quelques jours, ce n’est pas non plus un calvaire ». Le « ce n’est pas non plus un calvaire » a disparu pendant la relecture.

Il ne s’agit visiblement pas d’un climato-sceptique mais d’un type qui prend son mal en patience. Désormais, sachez-le, les «flegmatiques» n’ont plus le droit de cité sur notre antenne.

Nous posons donc la question à la direction de l’information du réseau : Qu’est-ce qu’au juste une image positive de la canicule ? Des enfants qui se baignent dans des fontaines n’est-ce pas simplement l’illustration d’un lien de cause à effet, un fait, la réalité ? Est-ce bien le métier de journaliste que de tronquer la réalité ?

 Remarque de la CFDT

Une question qui nous semble cruciale en termes de déontologie.   Que le réseau impose à ses antennes régionales de montrer ci mais pas ça, nous semble très problématique. Comme si les journalistes de terrain devaient être « guidés » dans leur travail, comme s’ils devaient réfléchir de façon orthodoxe, plutôt que par eux-mêmes.

Le fait de couper un micro-trott, dont la seule vertu journalistique est de donner la parole à tous, et dans toute sa diversité, sur un sujet donné, est également, selon nous, contraire à notre éthique et à notre devoir d’objectivité.  Enlever ce qui ne correspond pas à ce que nous attendons ou ce que nous attendons de nous, c’est déformer les propos. Ce n’est pas faire notre travail.  
La réponse du directeur de l’information ne nous est jamais parvenue.

Nous saurons cependant que les rédactions d’Antibes, de Bordeaux et de Toulouse, où il a fait aussi très chaud, n’ont jamais été destinataires de telles directives.  Ou qu’elles n’ont pas été relayées.

En instance, c’est donc la rédactrice en chef qui répond. Il faut oui arrêter de montrer la canicule et donc le réchauffement climatique avec des images trop « positives ». Il faut leur préférer des rues vides, des façades ensoleillées, des volets fermés. Nous avons un « devoir », le GIEC le dit. Quant au micro-trottoir « on ne peut plus laisser dire à quelqu’un que la canicule c’est pas grave, parce que si c’est grave ». Bref, nous ne tombons pas d’accord. La problématique sera abordée lors d’une réunion de la rédaction afin que les journalistes s’expriment sur ce point.

 Remarque de la CFDT 

Céder sur un tel point laisse présager du pire pour la profession de journaliste. Des sujets pré formatés, pré pensés : le contraire de l’objectivité et de l’intelligence.

Point Emploi

  • Mulhouse : Louis Belin, CDD rédacteur germanophone, a travaillé plusieurs semaines à Mulhouse en juillet. La direction explique que « les retours sont positifs ». Un point sera fait prochainement sur sa candidature ainsi que des propositions salariales.

Pour une date d’embauche, « peut-être en octobre ». Bonne nouvelle.

  • Responsable d’édition. Au 1er septembre, un adjoint quitte ses fonctions. Il sera planifié de présentation 19/20 une semaine sur deux. L’autre semaine, il sera responsable d’édition. La direction explique ce que recouvre cette fonction, assez inédite en Alsace si ce n’est pour Rund Um. « Ce dernier sera en charge des pages spéciales, parfois des week-ends, il fera également en fonction des besoins chef d’édition ainsi que des reportages, on déterminera au fur et à mesure ». Le lien hiérarchique entre la rédaction et le responsable d’édition subsiste comme avec n’importe quel adjoint. La part variable également, mais « allégée » du volet management.
 Remarque de la CFDT 

Nous mettons encore une fois en garde la direction sur l’état actuel de l’encadrement qui se désagrège depuis quelques mois déjà. Deux adjoints en maladie et susceptibles de ne jamais revenir en Alsace. Une adjointe détachée sur le mag sport inter-régions, actuellement, 3 jours par semaine. Un adjoint qui passe responsable d’édition. Ça commence à faire beaucoup. Ou justement très peu. Surtout avec Tempo.  

« Nous avons réparti les rôles et fait les ajustements. Des CDD du vivier ont été appelés en renfort. Thierry Bouvard sera à Mulhouse, David Matthieu a été booké autant que faire se peut, Astrid Servent s’est vue confier une mission de deux mois dans l’encadrement à Strasbourg, Marc Schmitt remplacera Lucile au web durant ses détachements … »  
  • Journaliste bilingue Rund Um. Le poste laissé vacant par Pierre Breiner n’est toujours pas pourvu. Il est très compliqué, nous le voyons, nous sommes témoins, depuis des mois, de trouver des candidats dialectophones et journalistes.

Les solutions sentent un peu le bricolage pour cette rentrée. C’est normal.

Ainsi, Barbara Stern, qu’on nous dit documentaliste puis chargée de prod à Arte sera dorénavant planifiée comme journaliste stagiaire à la rédaction. « Afin nous dit-on qu’elle puisse demander et obtenir sa carte de presse, afin aussi de mieux coller à la tranche et de lui obtenir un meilleur statut » Planifier un collaborateur comme journaliste pour qu’il le soit in fine. Prophétie auto-réalisatrice par excellence. Et comme nous n’avons pas de boule de cristal, nous verrons bien. Cette solution a le mérite d’exister.

Apolline Lehner, en master de journalisme rejoindra Rund UM pour deux ans d’alternance.

Bénédicte Keck, auteure, comédienne, vient d’être immatriculée à France 3 comme animatrice.

Projet Tempo ; c’est mieux là-bas qu’Ici

Pas grand-chose hélas à vous dire.

Alors que nous demandions les plannings des journalistes et PTA pour le mois de septembre, avec horaires détaillés afin de voir la charge de travail hebdomadaire et mensuelle, nous n’avons eu « que » la semaine 36. Sans horaires précis pour les forfaits jour.

Nous apprenons tout de même que, concernant les journalistes au FJ : la conférence de rédaction aura lieu à 9h et en présentiel obligatoirement. Les perm de 10h30 à 20h.

Ce qui nous fait, admettons, pour les présentateurs soir/chefs d’édition : des amplitudes horaires de 11h. Ça passe à la minute , c’est nier surtout qu’à 20h on sort peut-être du studio mais pas vraiment du travail. Et que, pour les chefs d’édition, présentateurs, adjoints, scriptes et compagnie : le boulot commence à 9h avec la conférence de rédaction …

  Pour rappel :  

p 188 de l’accord collectif  

b) Modalités d’identification des dépassements réitérés ;   Dans le cas de dépassements réitérés d’une amplitude journalière de 11 heures, incluant la pause repas, et ce, pendant au moins 10 journées de travail sur une période de deux mois glissants, un entretien est fixé avec la hiérarchie. Cet entretien vise à identifier la cause de ces dépassements et à y apporter une solution.  

En gros : s’il faut apporter une solution, c’est qu’il y a un problème. Travailler régulièrement plus de 11h, c’est un problème.  

N’hésitez donc pas à noter vos heures réelles dans MK. Ceci est valable pour tous les salariés, tous les corps de métier.  

La semaine de 4 jours ? Ce n’est pas prévu pour le moment. Les scriptes qui la demandent depuis quelques mois, incluses. Le chef de centre explique avoir concédé deux scriptes le week-end « dans un premier temps » et propose pour faciliter le travail «  de meilleures relations entre le chef d’édition et les scriptes » Peu d’avancées sur ce dossier donc et une clause de revoyure.

Pour les documentalistes, aucun changement, nous dit-on, mêmes horaires. Une revue de presse « actu chaude » sera tout de même envoyée plus tôt aux adjoints. Sans changement d’horaires, cela semble étonnant, nous verrons là aussi. En expérimentation jusqu’à la Toussaint.

Quant aux 60 ETP supplémentaires « donnés » au réseau pour les aider à faire face à Ici (oui on ne dit plus Tempo), ils ne sont déjà plus que 55.

3.25 exactement, à la virgule près, dans le Grand-Est.

  3.25 ETP qui ne veulent pas dire 3.25 postes. C’est même le contraire. Il s’agit simplement de « potentiels supplémentaires » de remplacement pour le Grand-Est, un peu de mou dans la corde. Pas de quoi faire le grand saut de la rentrée.    

Ces potentiels seront affectés à la filière édition. Ils le sont même déjà nous explique-t-on. « On en voit déjà l’effet sur le planning avec les CDD cette semaine ».   Voilà.

Si ces fameux 3.25 ETP sont utilisés « autant que de besoins » selon la formule consacrée, leurs effets, c’est à craindre, vont être vite dissipés.  

Abonnement JDD, où est le problème ?

Le JDD est toujours disponible à la rédaction et à la documentation. A côté de Libération, des DNA ou du Monde. Sur le même support, à égalité.

Pourtant, l’hebdomadaire a connu une saignée, et un virage idéologique pendant l’été. Geoffroy Lejeune, catapulté par Bolloré, ex-dirigeant de Valeurs actuelles, ne cache pas ses affinités avec l’extrême droite et Eric Zemmour en particulier.

Continuer à payer un abonnement c’est cautionner cela. C’est même le financer. Le présenter à côté de Libération le dimanche, c’est aussi mettre l’idéologie xénophobe sur le même plan que celui de la gauche. La banaliser sous couvert de pluralisme.

La direction ne semble pas s’en offusquer. « Nous n’avons pas prévu d’arrêter cet abonnement, il faut voir ce que ça donne, il n’y a pas d’urgence. Ça permet également de s’informer par d’autres sources. »

  Remarque de la CFDT.

Nous voilà sommés de véhiculer des images négatives ou neutres de la canicule au nom d’une « bien pensance  d’entreprise » alors que cette dernière finance et soutient, par sa politique d’abonnement, un journal aux idées réactionnaires et dangereuses. Il y a là comme un paradoxe.  

Prochaine instance, le 8 septembre. D’ici là, Ici sera là et la grève aussi. Voici le préavis.

Présents à cette instance

  • Sophie Bauer, RRH Alsace
  • Nora Hoffstetter, Responsable des Moyens généraux, Animateur Prévention Sécurité
  • Fanny Klipfel, directrice Grand-Est
  • Stéphanie Lafuente, rédactrice en chef Alsace
  • Eric Michel, chef de centre
  • Catherine Patout, DRH Grand-Est
  • Laurence Weibel, prévention des RPS, CARSAT

Vos RP titulaires et suppléants Alsace CFDT : Marie-Eve Beauclair, Christian Laemmel, Maud Fiorot, Richard Madragore et Cécile Poure