LIMINAIRE CSE RÉSEAU 24 & 25 MAI 2023. TEMPO : À vos mouchoirs !

C’est presque une lapalissade : plus le temps passe, plus Tempo se rapproche.

Dans les antennes régionales, les mouchoirs, qu’on a d’abord mis pudiquement sur nos craintes, faute de perspectives bien précises, se rapprochent dangereusement de nos orbites.

Les yeux grattent, piquent, mouillent. Maintenant que nous avons ouvert les yeux sur ce que seront nos rentrées.

De la sueur et, nous ne nous avançons pas trop en vous disant cela, des larmes.

Car Tempo, ce projet censé donner un nouvel élan à l’information régionale et mené tambours battants, sans réel dialogue social, va fortement impacter nos métiers, nos journées et nos contenus.

C’est clair, en effet. Sur vos plannings prévisionnels, différents selon chaque antenne et donc inéquitables. Sur vos projections colorées. Sur vos journées type ponctuées de triangles, de points : de réunions en tous genres.

Des journalistes plus souvent en plateau ou en direct, parce qu’il faut bien combler et mutualiser. Des présentateurs, des scriptes, des OPV, des OPS, des adjoints, des chefs d’édition planifiés jusqu’à 20h. Les salariés au forfait-jour, eux, n’apparaissent même pas sur vos plannings. Sont-ils corvéables à souhait ?

(Image Tempo Yoga)

Pour les autres, des pauses déjeuner allongées à outrance pour rentrer dans les clous (monteurs, scriptes). Des directs en veux-tu en voilà pour remplir 5, 6 parfois 7 minutes supplémentaires par antenne. Une « réactivité accrue » souhaitée et notifiée dans chaque entretien annuel.

Mais pourquoi faire au juste ?

De l’éditorial de qualité ? Des formats longs ? De l’enquête ? Non, du remplissage. A l’image de ce 18h30 imposé par le haut et qui partira par la petite porte en juin, sans regret.

Du remplissage parce que les régions, à moyens constants ou presque (60 ETP pour tout le réseau, est-ce bien raisonnable ?), vont devoir gérer (subir ?) un souhait de la tutelle : faire de la 3 la chaine des régions.

(Image Tempo pression)

Des sujets nationaux, internationaux, injectés dans des éditions régionales rallongées. Belle idée. Vieille idée.

Mais pas à n’importe quel prix. Pas si les salariés en paient le prix fort. En quatre ans, le réseau a perdu 335 postes, les risques psycho-sociaux, eux, explosent, les encadrants ne veulent plus de ces fonctions intenables, et maintenant voilà que tous, sur simple décision de Paris, doivent, par miracle, en quelques mois à peine, « être plus réactifs », plus productifs, et mieux, contents de cette aubaine ?

La CFDT vous encourage à faire un nœud au votre de mouchoir. Pour ne pas oublier que derrière les projections, les prévisions, les fantasmes, les directives il y a des hommes et des femmes. Déjà bien essorés. Lancés dans le grand bain dès septembre avec cette peur, déjà, de s’y désagréger.

La CFDT vous encourage dès maintenant à revoir l’organisation du travail en instaurant dans le réseau la semaine de 4 jours, qui existe déjà dans certaines antennes.


Télécharger le liminaire