Compte rendu RP / France 3 Alsace / Avril-mai 2023

Coup double ce mois-ci, petits veinards. Voici tout frais, le compte-rendu CFDT cuisiné sauce piquante des instances de proximité d’avril et mai. Au programme de cette double représentation : un point emploi, le télétravail encore et toujours, le mirage numérique, Tempo-Casar big bazar. Bilan Responsage-Acca cata … respirez un grand coup. C’est parti.

Bilan Responsage, Bilan Acca : c’est le brouillard

On les met tous les deux dans le même panier. Pourquoi ? Eh bien tout simplement, car les chiffres qui sont communiqués dans cette instance, locale, sont régionaux. Oui, ils concernent le Grand-Est, sans précision aucune sur les antennes concernées. Difficile de travailler dans ces conditions brumeuses, vous l’admettrez. On va essayer un peu quand même.

ACCA

Devant notre insistance, Clémentine Crépin, essaie d’extraire de ces chiffres globaux et peu pertinents quelques informations sur l’Alsace.

Ainsi donc, dans le Grand Est, Acca a mené 45 entretiens dont 13 en Alsace (7 pour la ligne
dédiée aux salariés, 2 pour celle managers et 36 rendez-vous en présentiel). Impossible de comparer ces chiffres avec 2021 pour la simple et bonne raison qu’Acca n’était pas encore prestataire de FTV. On n’est pas aidé.


Les principales thématiques de ces entretiens ont porté sur :

  • Les relations de travail dégradées (55,8%)
  • Exigences au travail (20%)
  • Conflits au travail (34%) entre collègues et avec la hiérarchie

Évidemment, l’alerte sur la rédaction de Strasbourg a pesé sur le collectif et donc sur la teneur de ces entretiens. Évidemment, les relations de travail dégradées entre collègues ou avec la hiérarchie sont mises en exergue. Ce n’est pas une surprise, mais cela reste tout de même très prégnant dans ce bilan 2022. Préoccupant.

Alors, on fait quoi ? Quel est le plan d’action face à la souffrance d’un salarié qui s’exprime lors d’un entretien avec Acca ? Quel suivi ? Pas grand-chose. La psychologue du travail « écoute sans garantie d’efficacité psy, être entendu, c’est déjà un pas, on fait au mieux ».

Difficile aussi via ce bilan de savoir quelle est l’efficacité réelle d’un tel dispositif ? Les salariés sont-ils suivis ? Abandonnent-ils ? « Non mais ils évacuent sans forcément chercher de solutions. » Ça fait pschiiiiiiiiit quoi.

Les Rp proposent une grille plus fine des RPS, par métier, avec pourquoi pas un questionnaire qui serait envoyé à tous les salariés. Sur le modèle de celui proposé par l’Inrs (Santé et sécurité au travail) : https://www.inrs.fr/publications/outils/faire-le-point-rps

La responsable des ressources humaines met en avant le fait que « Clémentine Crépin est de plus en plus visible dans l’entreprise. Elle va à la rencontre des salariés, vient sur site une fois par mois, participe aux journées QVT (qualité de vie au travail) … »

Remarque de la CFDT : Pas sûr qu’après l’enquête d’Acca sur la rédaction, un rapport flou et orienté, une première restitution catastrophique, les salariés de France 3 Alsace aient encore confiance dans le cabinet en question. Ce qui est, vous conviendrez, problématique en termes de prévention des risques



RESPONSAGE

Là comment dire ? C’est encore pire. Pour le Grand Est, le nombre d’accompagnements a
augmenté. Voilà. Aucun document écrit, aucun bilan envoyé, pas d’analyse fine. Il faut ne pas le voir pour le croire.

Nous apprenons au fil d’une discussion assez houleuse que 12 salariés en Alsace
(sur les 23 du Grand-Est) ont bénéficié d’un accompagnement. Les principales demandes avaient pour objet :

1) Les aidants familiaux
2) La santé au travail (dont harcèlement)
3) Le logement

Nous n’en saurons pas plus, n’ayant donc aucun chiffre. Les demandes ont-elles été résolues ? Dans quel délai ? On ne sait pas. Alors si, pardon, Reponsage répond dans les 24h. « Votre demande a bien été prise en compte ». La réponse, elle attendra. Looooogtemps.


Le mois suivant (avril) Responsage revoit sa copie. Qu’elle est belle ! De beaux dessins, des octogones multicolores, des ruches vides. On ne résiste pas à la tentation de vous les montrer. Las, les chiffres sont encore et toujours Grand-Est « à la demande de la direction qualité de vie au travail. » Drôle de définition du mot qualité.

Les RP décident de pas retraiter ce point en instance.

Remarque de la CFDT. Acca, Responsage : les nouveaux prestataires choisis par FTV, sans doute pour leurs prix imbattables, ne sont visiblement pas à la hauteur. Et à la fin, ce sont les salariés qui paient le prix fort.

Des nouvelles de l’Al-Casar

Alors que Tempo fugit, Casar piétine. Il faut dire que cette commission chargée du suivi et de l’ajustement du projet de régionalisation (respirez) est bousculée par l’arrivée quasi inopinée de Tempo.

La dernière réunion de la Casar s’est donc essentiellement concentrée sur le numérique. Domaine que n’impacte pas (encore ?) Tempo.

V. Compte-rendu CFDT sur ce « mirage numérique » .

À retenir concernant l’Alsace :

  • Le numérique : Le réseau veut instaurer dès septembre un rédacteur en chef adjoint numérique par antenne. À la bonne heure. « Là où ça existe, on voit tout de suite la différence » explique Xavier Riboulet. En Alsace, c’est Lucile Guillotin de retour parmi nous en septembre qui reprendra cette casquette « en pole position » nous dit la rédactrice en chef. Problème : cette dernière sera planifiée 2.5 jours par semaine sur le nouveau magazine sport (peut-être la course automobile ?) … à Reims. Là, on est quand même loin de l’idée même d’un adjoint dédié au numérique. Quant à la continuité éditoriale, « Marc Schmitt prendra le relai, il a de réelles appétences dans ce domaine. » On verra la différence. Ou pas.

  • Le mag réseau sport : Il sera diffusé chaque samedi de 12h07 à 12h24 avant le JT à partir du 9 septembre. La présentation sera assurée par une journaliste en poste d’Amiens. C’est donc Lucile Guillotin qui sera adjointe sur ce mag. Elle sera remplacée, ça fait peur vu l’état actuel de l’encadrement, à Strasbourg « autant que de besoin ». Les sujets seront issus du réseau. Une réexposition en quelque sorte.

Tempo

Le projet Tempo se précise. En Alsace aussi. Lors du dernier CSE d’avril, les élus ont été les heureux destinataires de 200 pages d’informations. Contenus éditoriaux, modules, organisation du travail, plannings prévisionnels par antenne.

Bref, même si tout n’est encore pas net, on commence (là) à sortir la tête du brouillard.

  • Édition de mi-journée : 12h25, un journal de 25 minutes, tous les jours de la semaine, sauf le dimanche à 12h37 (édition de 13’)
  • ICI 19/20 : débute à 19h03 par un sommaire puis servitudes / 19h07 Rund Um (en plateau probablement) / 19h15 JT régional puis 19h45 : actu nationale et internationale. Fin JT 19h55.
  • Organisation : Chaque jour, Paris propose plusieurs sujets, avec 2 sujets d’actu imposés ainsi que des modules « froids » et plus longs (3 min). À injecter dans le JT régional si l’actu le permet ou à « placer » dans la partie natio. Pour la double présentation, rien n’est fait. Les périodes de vacances poseraient un problème en termes de planification des présentateurs.
  • Même si les effectifs du 18h30 et du 11h50 (tous les deux supprimés) seront « réemployés » pour nos JT, il nous faut produire 6 minutes de plus chaque jour. À moyens constants. La rédactrice en chef, lors du premier atelier local, propose chaque soir pour combler ces six minutes : un invité, un hub/plato expert/web, un dossier et un direct en extérieur.
Remarque de la CFDT : systématiser les directs, les invités ou les hubs, risque d’être difficile à tenir sur la durée sans toujours être pertinent. Faire pour faire n’est pas une solution. À chaque fois, et c’est systématique, l’éditorial en pâtit.
  • Autre sujet d’inquiétudes : l’amplitude horaire. Pour les journalistes : même si ces derniers n’apparaissent pas sur les prévisions (ils sont au forfait jour donc pas besoin de faire des projections horaires, pratique n’est-ce-pas ?), ils seront quand même impactés. Deux équipes de permanence par jour, présentateur, chroniqueur : tous voient leur journée rallongée.
  • Pour la filière édition : gros impact. Journée rallongée et surcharge de travail facilement imaginable. Des éditions de 50 min à gérer seul (un chef d’édition pour le moment prévu par jour), plus de sujets à superviser même si Paris « habille » ses sujets. Là oui, ça commence à être lourd. Surtout 7j/7. Sans parler des encadrants qui d’après les « journées types » envoyées au CSE seront très sollicités pour des réunions, en veux-tu, en voilà, en plus de la fabrication de leur édition.
  • Pour les PTA même topo : scriptes, documentalistes, monteurs, OPV, OPS … Leur journée de travail va être directement touchée. La direction réfléchit à décaler les plannings des techniciens : les vacations commenceront plus tard pour finir également plus tard. Les scriptes devraient changer d’organisation du travail. À suivre.

Mais pas (trop) d’inquiétudes surtout. Le directeur du réseau Philippe Martinetti a confirmé la création de 60 ETP pour les 24 antennes. Nous ne connaissons pas encore la répartition de cette « aide » précieuse. Il s’agirait surtout de postes d’édition, de scriptes et d’adjoints.

Plusieurs numéros zéro vont être réalisés rapidement. Le 13 juin, Strasbourg devrait se greffer au test mené à l’échelle réseau avec plusieurs autres BRI comme ce fut le cas le 12 avril. D’autres auront lieu avant le 14 juillet, puis à la fin août.

Si vous souhaitez de plus amples informations sur Tempo, n’hésitez pas à venir nous en parler directement.

Bilan Télétravail

Chaque semestre, la direction doit faire un bilan télétravail. À France 3 Alsace : 37 salariés ont un avenant télétravail, 9 bénéficient d’un avenant à jours fixes, 26 d’un avenant à jours variables et 2 un avenant mixte. Le Télétravail de moins de 40 jours annuels est dit « occasionnel » et ne nécessite pas la signature d’un avenant. Ce télétravail n’existe que dans le « guide » du télétravail, document purement informatif élaboré par la direction, mais nullement dans l’accord. Ce qui est pour le moins problématique en termes d’assurances ou d’organisation du travail.

Pour les salariés qui ont des jours télétravaillés fixes, les jours de TT sont directement déversés dans monKiosque.

Pour les autres (jours variables), c’est à eux de les déclarer dans monKiosque. Le manager valide ou non. Attention, la demande doit être faite au plus tard le jeudi de la semaine précédente. Un rappel a été fait aux managers en ce sens.

Remarques de la CFDT. Alors c’est bien beau tout ça, mais nous l’avons dit moultes fois, les avenants télétravail ne sont pas respectés à la rédaction. Sous prétexte de souplesse, les journalistes sont planifiés de TT à la petite semaine. Pour ceux à qui ce système convient : très bien.

Pour les autres, ceux qui n’arrivent pas s’organiser ainsi ou les légalistes, sachez que page 3 de l’avenant que vous avez signé et qui a une valeur juridique, il est stipulé que : « La planification de l’activité du contractant sera établie en accord avec sa hiérarchie et s’effectuera sur le mois calendaire ».

Ainsi, un avenant TT d’un jour « en moyenne » (et non pas aléatoire) par semaine conduit à la planification de 4 jours de TT sur le mois. Planification faite donc logiquement en début dudit mois.
Jours que vous pouvez poser directement dans MK et qui seront (ou pas) validés par le chef de service. Mais qui seront, de fait, discutés en amont.

Vélo cargo : c’est finito


La location du vélo cargo ne sera pas reconduite, ou de façon très ponctuelle. Il vous est par ailleurs interdit de prendre votre vélo pour vous rendre en reportage. Ce qui est bien pratique parfois.

La direction songe ainsi pour compenser la disparition du cargo à intégrer deux vélos dans la flotte.

Point Emploi

  • Poste de rédacteur adjoint : Marc Schmitt, adjoint à Reims, remplacera Renaud Hartzer
    à partir du 1er juillet 2023.
  • Poste n° 1853 technicien.ne vidéo( en remplacement de Kévin Konrath). Détachement de Jérôme Bonapfel jusqu’au 31 mai.
  • Poste Scripte n°6234 : après validation au COCA de mars, Estelle Deniaud
    sera en CDI dès le 1er juin.
  • Poste n° 7024 de Journaliste Rédacteur Reporteur à Mulhouse : les entretiens sont en cours. Une trentaine de candidatures externes, une interne. Short list de quatre candidats.
  • Poste Journaliste bilingue alsacien n°6747 : rien de neuf.

Pour septembre 2023, France 3 Alsace a lancé un appel à candidature via le site web de FTV pour 5 alternants : OPS, moyens généraux, monteur, rédacteur numérique et bilingue alsacien.

Remarques de la CFDT. L’alternance, c’est bien. L’apprentissage fait partie de nos missions de service public. Attention tout de même à ne pas trop compter sur les alternants faute de moyens internes. Exemple sur le numérique où deux alternants travaillent (et bien) sur une équipe de 2/3 contributeurs. Ils gonflent donc, de facto, nos « capacités de production » sur le web , assurent même des relectures et sont les seuls contributeurs à permettre une certaine continuité (alors que justement, ils ne sont là en théorie que temporairement, pour apprendre). Ça fait beaucoup pour deux seuls hommes. Et d’ailleurs, la direction numérique compte visiblement beaucoup sur eux. Dans son organigramme, les alternants web sont les seuls à apparaitre comme « producteurs de contenus ».

Le sommet Amphigouri


Pour finir cette newsletter CFDT, petit paragraphe superfétatoire. Autrement dit, rien ne vous oblige, encore moins disons que les paragraphes précédents, à lire cet édifiant passage.

Un passage spatio-temporel qui aboutit directement dans une contrée étrange située entre Absurdie et Bagatelle, séparée par une chaîne montagneuse où culmine le pic Amphigouri.

Bienvenue dans le monde merveilleux des RP. Ici pour travailler, les représentants du personnel n’ont pas accès aux documents distribués en CE, en commissions en tout genre. Sur Tempo par exemple et les plannings prévisionnels pour chaque antenne régionale. Sur la Régionalisation aussi où les potentiels par antenne ont été calculés et distribués en commission. Bref, des informations précieuses pour notre travail de proximité.

La direction nous répond que le DRH du Réseau, Samuel Bignon, refuse que ces documents nous soient directement transmis. Il propose une solution toute simple. Accrochez vos harnais.

D’abord, poser des questions à l’écrit sur des documents que nous n’avons pas (mais que nous pouvons demander à nos organisations syndicales). Envoyer ces questions à la Direction régionale. Celle-ci les transmet tout en haut, au DDMPO ( Directeur délégué aux moyens et aux potentiels) qui traite ces questions. Ses réponses redescendent à la direction régionale. Qui, nous en fait ensuite lecture en RP.

Voilà donc le pic Amphigouri. Dont l’ascension nous semble bien périlleuse. Les jolies promenades : oui. Se faire balader : non.

Vos RP titulaires et suppléants Alsace CFDT : Marie-Eve Beauclair, Christian Laemmel, Maud Fiorot, Richard Madragore et Cécile Poure