LIMINAIRE CSE Central – 18 & 19 octobre 2022 : L’entreprise fatiguée !

On ne ronronne pas à France Télévisions. Fini la zone de confort, on sort ses pieds des chaussons, allez Go, Go, on enchaine les marathons.

On court, on se transforme, on est agiles et modernes.

Sauf que – cela fait des années que l’on court. Des années que les projets s’empilent, se côtoient, se contredisent parfois, détruisent sans forcément reconstruire, transforment sans que cela ne fasse toujours sens pour les salariés qui n’en peuvent plus. Fatigués, les salariés.

Fatigués par les projets tous azimuts. Des projets de déménagement – CAMPUS -, éditoriaux et organisationnels – TEMPO -, technologiques – SCHERLOCK, MARGUERITE…

Les façons de travailler sont modifiées en profondeur, nos repères y compris spatiaux sont chamboulés, le sens que nous donnons à notre travail est piétiné.

Ces projets, ils sont à peine annoncés qu’ils sont lancés, en mode bulldozer. Quoi qu’il arrive, on fonce, les conséquences seront traitées plus tard.

Et pendant que ces projets sont lancés, la vie continue. Ou plutôt, elle s’adapte. En région, le 18H30 crée il y a 2 ans à peine est déjà sur la sellette, il faut faire de la place pour les nouveaux JT issus de TEMPO en septembre prochain.

À Malakoff, la 10ème station des Outre-Mer se cherche un nouveau nom alors qu’on sait que dans au plus tard 3 ans, le site déménage et sera peut-être noyé dans le Siège. 

Quant au Siège, le déménagement semble y être un modèle perpétuel d’organisation. Les uns quittent EOS pour s’installer au Siège ; d’autres, les salariés qui travaillent pour les magazines par exemple, le quittent pour rejoindre EOS.

Mais dites, c’est quoi le plan ?

Le mouvement n’est pas une stratégie. Ce n’est pas parce qu’on bouge qu’on avance. Même si tous les projets peuvent être légitimes, leur empilement nous embrouille, et leur acceptation par les salariés diminue. D’autant qu’il leur est difficile de comprendre en quoi ces projets répondent, aussi, à leurs aspirations. Quelle évolution professionnelle pour eux ? Comment ne pas se sentir comme de simples pions, qu’on déplace d’un site, d’un programme ou d’une édition à l’autre ?

Ce qui est fait pour les salariés sans eux est fait contre eux. C’est pourquoi il faut ralentir. Avant de lancer des projets, il faut se poser, et en mesurer les impacts sur les conditions de travail et sur nos métiers. Nous, à la Cfdt, nous n’adoptons pas ici une posture dogmatique. Et non, nous ne sommes pas réfractaires au changement. Mais nous constatons que notre entreprise est fatiguée : les salariés sur le terrain, les encadrements, les techniciens, administratifs, et journalistes. Transformer, comme vous le faites, une entreprise abimée, c’est prendre le risque de perdre des salariés, leurs compétences, leur motivation, en cours de route.

Il y a 20 ans, certains rêvaient de l’entreprise sans usine. Prendrez-vous le risque de faire de France Télévisions une entreprise sans salariés ?


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