LIMINAIRE CSE CENTRAL, 15 & 16 décembre 2021

GROSSE FATIGUE !

Quels moyens pour assurer nos missions ?

Question récurrente, qui rythme notre quotidien sur le terrain et les liminaires des organisations syndicales. Et réponse récurrente, elle aussi, on déshabille Paul pour habiller Pierre, on déplace les moyens, on comble les trous et on en crée de nouveaux. On fatigue les personnels, on les balade, on bricole.

Mais c’est quoi le plan ? Au-delà de réduire les effectifs, de maitriser la masse salariale ?

Quelle est la réflexion sur notre mission et sur les moyens à mobiliser ? Au-delà des sparadraps mal pensés que sont les compétences complémentaires, ou de la mise à mort de certains métiers pourtant essentiels mais maintenus en sous-effectifs chroniques – électro, OPV, scriptes, documentalistes, ou encore de la reconversion accélérée vers le métier de journaliste – comme si France Télévisions allait, à terme, ne faire que du journalisme, sans PTA !

Quelle politique de recrutement et de formation ?

Il faut cesser de sacrifier des catégories de personnel comme les administratifs ou les salariés des plateaux, et mettre fin au mythe de la polyvalence comme LA réponse aux injonctions à faire des économies ; il faut arrêter de rêver au remplacement des salariés par des robots ; il faut, enfin, penser un vrai projet avec et pour les salariés, construire des parcours, créer des métiers qui font sens, réfléchir à des stratégies à moyen terme – et arrêter de se cacher derrière des incertitudes comme un futur COM, ou une élection présidentielle, ou le vote d’un budget, ou encore telle décision de la tutelle… 

Notre activité nous demande de l’action, de la réactivité, de l’innovation. Pour continuer à exister, sur tous les supports ; pour permettre aux salariés d’exercer leur métier et de s’épanouir ; pour avoir, collectivement, un avenir.

Mais aujourd’hui, nous avons l’impression que cet avenir nous échappe. Et que nous sommes tous fatigués, épuisés par les tergiversations et les changements de cap.

La crise sanitaire qui dure et qui s’éternise, qui fragilise et fatigue les salariés, avec le retour du télétravail et des questions auxquelles les encadrements ne savent pas toujours répondre : par exemple, pour les salariés parents d’enfants dont la classe est fermée, quelle autorisation d’absence : chômage partiel ou absence autorisée rémunérée ? Il est inacceptable que dans certains sites, il soit demandé aux salariés concernés de poser des congés par anticipation.

Il est tout aussi inacceptable de faire venir dans nos locaux des prestataires – en l’occurrence les documentalistes de l’INA auxquels est refusé le télétravail dans le cadre de cette prestation – alors que les salariés de FTV, avec lesquels ils travaillent, sont en télétravail.

Plus que jamais, notre dialogue social doit-être vivant et constructif.

Il passe aussi par les instances et les élus. Le refus de la direction de permettre au futur CSE Central de représenter les établissements proportionnellement au nombre de salariés et donc d’augmenter le nombre d’élus pouvant y siéger, au motif que « ça fonctionne très bien comme cela », est inacceptable.

Les élus sont fatigués, overbookés, les commissions tiennent par l’implication des présidents et rapporteurs. L’accord en cours de négociation sur la composition du CSE Central propose simplement la reconduction de l’existant. Si cet accord n’est pas signé, c’est l’inspection du travail qui tranche. Et nous risquons gros : l’administration va-t-elle permettre à tous les « petits » établissements – les CSE des Outre-Mer, de Malakoff et de la Corse – de continuer à siéger en CSE Central ?

Il est maintenant de la responsabilité de la direction d’assurer que tous soient représentés, et bien représentés, dans cette instance. Pour que le futur CSE Central puisse pleinement assurer son rôle.


Imprimer le Pdf