Accueil des journalistes afghans : il est encore temps !

Communiqué SNJ – SNJ-CGT – CFDT-Journalistes du 25 août 2021

Nous, journalistes en France, sommes témoins de la situation politique et démocratique délétère de l’Afghanistan.

Nous, journalistes en France, voulons être acteurs d’une véritable assistance à nos consœurs et confrères en grand danger du fait de l’instauration d’un régime dont on connaît déjà, pour l’avoir vu à l’œuvre, les menées liberticides.

« Des femmes ont été fouettées et tuées dans les zones envahies par les extrémistes, tandis que des journalistes et des défenseurs des Droits de l’Homme ont également été attaqués et tués », vient de déclarer Michèle Bachelet, Haut-commissaire aux Droits de l’Homme des Nations-Unies.

Il y a près de 13 000 journalistes, parmi lesquels près de 1 800 femmes, dans ce pays martyrisé. Si les journalistes sont les cibles privilégiées des tenants d’un ordre islamique répressif, les femmes le sont à double titre ! Toutes ont désormais interdiction de travailler. À certaines, les talibans ont pris leur passeport. Pour d’autres, ils exigent qu’elles se marient avec l’un des leurs pour prouver leur allégeance et en contrepartie de leur vie sauve.

Le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes rappellent au gouvernement ses engagements de rapatriement. « Malgré l’accélération des événements, la France entend faire le maximum pour continuer de mettre en protection les personnalités de la société civile afghane, défenseurs des droits, artistes et journalistes particulièrement menacés pour leur engagement », a dit le 15 août Jean-Yves Le Drian, Ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères.

« De nombreux Afghans, défenseurs des droits, artistes, journalistes, militants, sont aujourd’hui menacés en raison de leur engagement. Nous les aiderons parce que c’est l’honneur de la France d’être aux côtés de celles et ceux qui partagent nos valeurs, autant que nous pourrons le faire et en tenant compte de la nécessaire adaptation de notre dispositif. Je remercie les associations, collectifs et communes qui aideront à leur accueil », a dit le président Macron, lors de son allocution du 16 août 2021.

Toutes et tous ces journalistes doivent, via l’Ambassade de France à Kaboul, être acheminés en toute sécurité vers l’aéroport et être accueillis en France.

SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes demandent aux médias français de faire tout leur possible pour aider nos consœurs et confrères afghans qui arriveront en France. Nous encourageons également les collectivités territoriales à faciliter leur accueil.

La Fédération internationale des journalistes (FIJ), qui regroupe 600 000 journalistes et professionnels des medias, dans 150 pays, déploie actuellement toutes ses forces pour aider les syndicats affiliés afghans et leurs membres, notamment avec la création d’un fonds de sécurité et d’aide.

Il est urgent d’agir, puisque le 31 août la sécurisation de l’aéroport de Kaboul ne sera plus assurée et que le gouvernement français aurait annoncé une fin des opérations de rapatriement le 26 août !

Appel à remontées d’informations

L’entreprise de presse pour laquelle vous travaillez a pris des engagements d’accueil vis à vis des journalistes Afghans ? Votre rédaction mène des actions de solidarité, vis à vis de réfugiés afghans, journalistes ou pas ? Faites-le nous savoir afin que nous recensions les bonnes pratiques. Par exemple Bayard Presse, avec La Croix Rouge et France Terre d’asile, organise une collecte à Bayard (Montrouge) le 31 aout, d’effets de première nécessité.

Appel à bonnes volontés

Vous êtes anglophone ? Vous êtes prête.e à vous investir pour apporter votre concours d’une manière ou d’une autre aux journalistes Afghans qui arriveront en France ? Contactez la CFDT-Journalistes afin que nous travaillions ensemble à préparer un soutien concret. Ecrivez à journalistes@f3c.cfdt.fr