Compte rendu CSE réseau France 3, 17&18 décembre : éviter le crash !

Lors du CSE réseau des 17 & 18 décembre, les élus ne tirent pas les mêmes enseignements que la Direction sur les effets des deux dernières années sur les collectifs de travail.

François Desnoyers, deux mois après sa nomination à la tête du réseau régional, a pour mission, pour injonction à vrai dire, de mettre en œuvre l’ambitieuse « inversion du modèle » censée accomplir la régionalisation de notre chaîne. Il pense qu’en concédant un report de 3 semaines pour poser la première pierre de cet objectif, c’est à dire l’ouverture de la tranche info régionale à 18h30 le 25 janvier 2020, que toutes les équipes seront prêtes à relever ce défi.

Alors que les représentants du personnel, estiment, eux, à la lueur des bilans 2019 et 2020 et des remontées « de terrain », que le risque de louper cette première est trop grand,

et que les salariés sont très loin d’être embarqués dans cette aventure.

Elus et organisations Syndicales demandent donc unanimement et solennellement à la Direction de reculer pour mieux sauter. Cliquer pour lire notre liminaire

Point santé au Travail

Les Dangers Graves et Imminents se succèdent, après Rhône-Alpes, le Centre Val de Loire, les Hauts-de-France, la Provence Alpes Côte d’Azur, la Lorraine, c’est en Languedoc-Roussillon que les salariés craquent. Les expertises ou enquêtes conjointes se succèdent, des analyses précieuses qui se déclinent en actions aussi simples qu’évidentes : donner du temps aux équipes pour se réunir, pour discuter de leurs pratiques professionnelles et des règles de vie dans leurs collectifs. La Direction trouve que ça serait bien mais… difficile de trouver des créneaux pour réunir les salariés.

Et oui, il faut dégager des moyens pour planifier ces temps de construction ou de reconstruction de collectifs épuisés parfois brisés.

Représentants de Proximité et élus au CSE eux non plus ne ménagent pas leur peine pour instruire et suivre ces dossiers, au point d’altérer leur propre santé.

La direction répond qu’elle a résolu plusieurs situations individuelles critiques, certes.

Mais pour prévenir les risques de dégradation de la santé sur l’ensemble du réseau, c’est le vide intersidéral.

Egalité professionnelle Femmes/Hommes

C’est un dossier prioritaire pour l’entreprise : depuis 2017, les bilans sociaux traduisaient la réduction des écarts de salaires ou la proportion des femmes dans le réseau, mais l’année 2019 marque un fléchissement de cette dynamique vertueuse et certaines situations stagnent ; peu de femmes dans l’encadrement technique, trop peu d’hommes dans la filière communication ou dans les métiers d’assistanat.

La direction justifie ces mauvais résultats par le manque de candidatures, mais ne propose aucune piste de correction. Tout comme elle ne peut expliquer la persistance d’écarts de salaires dans certains métiers ou fonctions, JRI, cadres, etc.

Les élus proposent de sensibiliser les jeunes dans les filières les préparant à nos métiers, voire de les rencontrer dès le collège. Et au sujet des salaires, de dissocier les rattrapages des mesures individuelles annuelles. Olivier Godard, DRH du réseau, estime que cette piste est pertinente. Mais sera-t-elle effective en 2021 ? En tout cas, sur ce point, c’est la direction qui a la main. Lire la résolution du diagnostic égalité

Situation générale de l’entreprise

Comme pour toute la population, la crise sanitaire a bouleversé notre quotidien. Les salariés ont su faire face, se sont adaptés aux conditions de travail inédites, mais nous sortons de 2020 épuisés. Sans compter celles et ceux qui ont subi des crises plus aigües (cf point santé).

Oralement, Valérie Giacomello, directrice de l’information du réseau, présente un bilan optimiste de la préparation de la nouvelle tranche d’info de 18h30. Elle cite deux – trois exemples d’antennes (Grand-Est, Franche-Comté, Centre Val de Loire…)  au sein desquelles des ateliers de concertation auraient permis d’imaginer des projets qui motivent les salariés.

Les élus témoignent que ce n’était pas le cas dans la majorité du réseau : absence totale d’atelier (Hauts-de-France), salariés non planifiés pour pouvoir y participer, absence de restitutions, choix retenus sur des critères du moindre coût… Ils relayent l’inquiétude de nombreux cadres quant à la faisabilité de la mise à l’antenne d’un programme de qualité.

Aucun document ne peut départager ces visions antagonistes pour l’heure, et la Direction s’engage à transmettre des éléments écrits en janvier, tout comme le projet de régionalisation – qui sera donc débattu après la mise à l’antenne du 18h30/19h25 (sic !).

La Direction a pu, toujours oralement, donner quelques éléments de compréhension sur la reprise en main de la grille des programmes par les régions, sur une gestion « personnalisée » du fond documentaire, sut l’augmentation de la visibilité des évènements sportifs « des terroirs », etc.

Mais « en même temps », il faudra continuer à faire des économies, surtout sur l’emploi. La Direction se veut rassurante en expliquant que l’objectif est qu’en moyenne, chaque antenne ne se passe que d’un poste en 2021, et renvoie les gains de productivité, pour produire plus, aux négociations sur l’évolution des métiers qui démarreront au 1er trimestre.

Les élus estiment que le risque de rater l’impulsion de cette tranche d’info peut affaiblir notre position par rapport à la concurrence et augmenter les effets délétères sur la santé des salariés.

Élus et organisations syndicales demandent donc formellement de reporter la prise d’Antenne en région à 18h30. Cliquer ici pour lire la motion de report des élus

Hélas, à la veille des fêtes de fin d’année, difficile de croire que nous, techniciens, administratifs, journalistes, cadres de proximité, pourrons pleinement apprécier cette coupure qui devrait être joyeuse et sereine auprès de nos proches.

        Votre représentant syndical  et vos élus Cfdt : Gonzague Vandamme (Lille), Patricia Jomain (Lyon) – Philippe Rousselle (Boulogne sur mer) – Olivier Mélinand (Brest) – Bruno Espalieu (Lille)


Imprimer le pdf