CSE DU RÉSEAU RÉGIONAL DU 29 ET 30 AOÛT 2019 : « L’écho des régions »

ROUEN – LES 29 ET 30 AOÛT 2019

CSE DU RÉSEAU RÉGIONAL : MAGIC MAYERFELD ?


Le temps nous le dira, mais dès son premier CSE, la nouvelle directrice du réseau régional, Laurence Mayerfeld, a imposé son personnage.

Le liminaire est ici

Changement de tête, changement de ton, changement de méthode ?

Ce personnage, ce serait celui d’une femme qui connait le réseau, ses salariés et ses méthodes de travail. Qui connait les équipes encadrantes, pour en avoir fait partie en tant qu’ex-directrice de Nouvelle Aquitaine. Qui connait les métiers et les interactions entre eux, car ancienne JRI dans une rédaction régionale.

Ce serait celui d’une femme qui dit des choses franchement, qui n’hésite pas à remettre en cause des projets, des comportements, des méthodes de travail.

Voilà donc pour le personnage telle qu’elle s’est présentée. On aimerait croire qu’il est bien réel. En tout cas, les présents ont tous pu constater que le ton avait changé. Et on aimerait bien pouvoir dire qu’ « un seul grain de riz peut faire pencher la balance. Un seul homme (en l’occurrence, une seule femme !) peut faire la différence entre victoire et défaite » (Proverbe chinois ? Perdu : Mulan, Disney).

Ainsi, Laurence Mayerfeld a réagit aux liminaires des organisations syndicales – et ceci, c’est nouveau, nous avions l’habitude de parler à un mur -, et a fait son propre liminaire… Pour dire des choses. Et là, on n’a pas pu s’empêcher de se réjouir comme Donald Duck : « Oh, chouette, chouette, chouette ! ».

En résumé, et nous citons Laurence Mayerfeld :

– sur la question des nombreux droits d’alerte qui sont en cours dans le réseau régional : tout ne se règlera pas par des plans d’action ; il faut réintroduire de la bienveillance dans les relations, et les managers ont été prévenus, les incivilités, quelles qu’elles soient, TER-MI-NÉ ! Les salariés aussi doivent le savoir.  

Mayerfeld en est consciente : parfois, comme le disait Hulk, « on n’est pas une équipe, on est une bombe à retardement ».

– sur les projets du réseau : « les salariés doivent savoir où on va, pour quoi faire, comment ». ENFIN ! Et « on ne va pas mener les projets structurants du Réseau de façon unilatérale », mais, attention, la Direction est quand même payée pour diriger… en se nourrissant  de ce que disent les salariés. On verra bien.

– sur les nouvelles régies : elles ne seront pas déployées sans que l’on sache clairement de quoi il s’agit, et nous passerons par une période d’observation ; les régies automatisées sont irrémédiables, mais on doit savoir ce que l’on veut en faire. Les organisations syndicales sont conviées le 11 septembre pour démarrer cette démarche : « réinterrogeons les activités des salariés en régie, les compétences nécessaires, disponibles ou nouvelles, définissons les besoins ».

– sur le management : Laurence Mayerfeld nous dit croire au collectif, et au collectif managérial ; managers, salariés et élus partagent une responsabilité… Mais clairement, au final, c’est la direction qui décide.

– sur les unités de tournage smartphone (UTS) : La direction souhaite négocier un accord avec les syndicats pour cadrer l’utilisation de ces UTS, plutôt que d’imposer l’outil. Elle ne dit pas que « toutes ces croyances à la noix et ces armes démodées, ça ne vaut pas un bon pistolaser » (Starwars), non, elle veut nous amener à accepter le changement en le négociant. Pas bête.

– sur les Matinales avec France Bleu :,« on pourrait effectivement dire que c’est de la radio filmée un peu illustrée », admet Laurence Mayerfeld. Mais il reste que c’est une injonction de l’actionnaire. Deux hypothèses s’offrent à nous: faire un produit parfait avec de gros moyens qu’on ponctionne ailleurs, ou faire sans trop de moyens, en se disant qu’on va faire un peu plus d’audience qu’avec les programmes habituels.

–  sur la RCC : Laurence Mayerfeld a entendu notre liminaire, et dit comprendre les inquiétudes sur le non remplacement de ceux qui quittent FTV. Elle met en avant le pragmatisme pour expliquer que, « sur tous les cœurs de métier (contribution à l’antenne), il n’y aura pas de recrutement en CDI tant que les nouveaux métiers ne sont pas négociés ». En attendant, jusqu’aux recrutements, on va remplacer par du CDD « partout où c’est nécessaire ».

– sur le numérique : « arrêtons de parler du virage numérique, on l’a loupé et il est derrière nous », dit-elle. Mais nous ne resterons pas inertes car la Direction a des projets notamment pour les municipales. Allez, on se réveille, comme Captain America : «  j’ai dormi pendant près de 70 ans. Je pense avoir fait le plein ». Et bien, allons – y, alors !

Le discours est volontariste et clair, et il sera développé tout au long de ce CSE : la feuille de route de Laurence Mayerfeld, pas d’illusions là-dessus, c’est de transformer le réseau en suscitant le moins de remous possible. Et pour l’heure, elle semble avoir choisi le dialogue pour y arriver. Ni Maléfique (La Belle au bois dormant… « Nul ne m’arrêêêtera… Hahaha ! »), ni Olaf (La Reine des neiges : « Je m’appelle Olaf et j’adore les calins »), Magic Mayerfeld nous la joue plutôt façon Spider Man : « A grand pouvoir, grandes responsabilités ». Des responsabilités auxquelles nous n’hésiterons pas à la confronter, le cas échéant.

Les problèmes du réseau régional, Magic Mayerfeld en a eu un avant-goût dès ce premier CSE ; risques psychosociaux, problèmes de management des équipes, perte de sens du travail. Y a du boulot, y a un passif à régler.

DROITS D’ALERTE ET MEDIATIONS

Rodez, Grenoble, Orléans, Antibes, Brest (…)

Rodez : une médiation a eu lieu suite à des conflits dans cette Locale du sud-ouest. La médiatrice estime aujourd’hui que la situation s’est apaisée, ce qui est confirmé par la direction. Mais les élus souhaitent qu’un suivi attentif de la situation soit mis en place.

– Grenoble : une expertise a été menée après une alerte pour danger grave et imminent. L’état des lieux est accablant, le diagnostic terrible, et tous – y compris la présidente du CSE – sont d’accord pour dire que la direction n’a pas, ou mal, réagit. Maintenant, la Direction veut reconstruire le dialogue avec et entre les salariés de l’antenne, qui seront destinataires d’une restitution du rapport d’expertise.

Et à l’avenir… et bien… la Direction souhaite mettre en place des dispositifs réactifs à la moindre alerte. Tout le monde, salariés et managers, doit savoir que dorénavant, la Direction va s’emparer de ces sujets et les traiter prioritairement.

Orléans : une expertise, un rapport et maintenant, un plan d’actions locales ; certaines de ces actions pourraient être étendues au réseau régional, parce que les difficultés qu’elles permettraient de traiter sont ressenties ailleurs aussi.

D’ici la fin de l’année, des « ajustements » seront effectués à Orléans. « La Direction prend ses responsabilités »… nous dit Laurence Mayerfeld. Nous verrons donc ce que la mère Noël nous prépare en Centre Val de Loire !

Antibes : l’intervention de la direction est plus rapide, et suit de près les différentes alertes lancées par le médecin du travail, les délégués syndicaux et les représentants de proximité de l’antenne – même si certains des problèmes soulevés à Antibes ne datent pas d’hier. Direction, salariés et élus constituent donc un comité de pilotage, pour coordonner des actions et permettre le retour au calme. La CFDT y est présente, et nous veillerons à ce qu’il ne se transforme pas en comité Théodule…

Brest : Laurence Mayerfeld  se rendra en Bretagne le 20 septembre pour expliquer la nouvelle démarche dans le traitement du problème de la Locale de Brest ; une remise à plat, pour essayer de trouver un terrain d’entente avec les salariés de la locale.

Présentation de la démarche de gestion de l’absentéisme (+ de 6%) dans le réseau : France 3 va s’essayer à la data science, des algorithmes pour tenter une analyse de l’absentéisme. C’est la société Wavestone qui a été choisie, pour une première mission de 12 semaines.

Pour conclure le sujet, la CFDT espère que les antennes du réseau régional sortent un jour des situations de crises aigues, provoquées par la stratégie de pourrissement, pour pouvoir se consacrer aux malaises de fond qui génèrent l’absentéisme.

GRILLES DE RENTRÉE nouveaux créneaux midi et soir

Les nouveautés de la rentrée, ce sont deux nouveaux créneaux, à 18H53 et à 11H53. Et là, on est bien contents de ne pas avoir supprimé les éditions locales, précieuses aujourd’hui dans ces nouvelles cases ! Certaines Locales voient aussi leur périmètre s’agrandir : Boulogne sur Mer (Hauts de France), Metz (Lorraine), Baie de Seine (Haute Normandie), Brive Corrèze (Limousin).

Là où elles existent encore, l’enchainement sera donc le suivant : Locale – édition régionale – édition nationale. Ailleurs, ce sont les équipes des antennes qui ont imaginé le contenu de ces nouvelles cases… dans une démarche plus ou moins concertée avec les salariés. Des mutualisations entre antennes d’une même région (L. Mayerfeld : « il y a un seuil tolérable de mutualisation, c’est celui de l’utile… »), des contributions renforcées des BAV ou des Locales, voilà comment « remplir » ces cases sans moyens supplémentaires, mais avec des figures imposées : mieux traiter les territoires peu présents dans l’actu quotidienne ; porter une attention particulière au tissu associatif ; être à l’écoute de diverses paroles citoyennes. Deux antennes diffuseront le programme proposé par France 3 toutes Régions (FTR) : Nantes et Amiens (provisoirement).

Et enfin, le tout doit être « web compatible ».

Comment dire… Nous avons été heureux d’entendre la nouvelle présidente du CSE déclarer que « les Locales, c’est sacré ». Il y a deux ans, la CFDT se battait, avec d’autres organisations syndicales et surtout aux côtés des salariés des Locales, pour le maintien de ces éditions de proximité. Aujourd’hui, la Direction du réseau confirme que notre combat était justifié. Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, n’est ce pas.

LES MATINALES France BLEU – France 3

Depuis des mois, la Direction nous vantait la radio filmée. Innovante, réussie, satisfaisante, et l’expérimentation allait être étendue à tout le réseau, parce que la radio filmée, c’est super, voyons ! Et nous, nous sommes des esprits chagrins, qui ne voient que le verre à moitié vide, jamais contents.

Si notre lutte contre l’extension du domaine de la radio filmée n’a pas abouti, nous avons au moins appris avec plaisir que la radio filmée n’est plus LE projet d’avenir du réseau régional. On continue l’expérience, on l’étend (Guéret et Lille en septembre, puis Aix en Provence et Quimper fin 2019), mais avec juste ce qu’il faut comme moyens… Parce que nos moyens, « nous allons les investir sur nos contenus linéaires et numériques », affirme la directrice du réseau. Le but serait d’aider France Bleu à faire de la TV afin de nous fournir des émissions « clé en main ».

Et nous savons enfin pourquoi et malgré tout, cette radio filmée est qualifiée de « réussite » : parce qu’elle n’est pas moins regardée que les dessins animés qui passaient à la même heure sur nos antennes.

Bon. Ok. Que dire…

SITUATION GÉNÉRALE DU RÉSEAU

Suite du Magic Mayerfeld Show : la directrice du réseau a voulu nous parler de sa vision du réseau régional et de sa fonction…

En gros : il faut préparer l’avenir et arrêter de parler du numérique, mais le faire, ce numérique. Il ne suffit pas de poster des vidéos, il faut proposer des contenus : « Cela demande un effort, et il faut le supporter, nous tous ».

La Direction va donc procéder à « un petit toilettage des organigrammes pour décloisonner le numérique ». Délégué au numérique, chef info web… des fonctions créées il y a 3 ans et déjà dépassées ? Ou plutôt, mal pensées au départ ?

Autre enjeu pour France 3 : les municipales. Laurence Mayerfeld voit la vie en bleu, avec une présence partout et visible de France 3, une offre « massive » : « on fera une campagne de communication pour dire que les municipales, c’est le réseau. Le débat doit se passer chez nous, et nous devons donner la parole aux zones blanches ».

Et puis il y a les régies automatisées, fâcheries syndicales en vue… et pour éviter cela, Laurence Mayerfeld propose d’ouvrir le débat. Avant de décider comment utiliser cet outil, qui va être installé partout, comprenons ce que l’automation signifie, quel est son intérêt etc. La Direction souhaite en discuter avec les syndicats. « Ce n’est pas la technologie qui fait sujet, c’est de l’humain qu’il faut parler ».

Les nouveaux métiers, autre sujet brûlant à haut risque: courant 2020, il faudra que chaque région s’interroge sérieusement sur les compétences dont elle a besoin – aussi en termes de compétences complémentaires.  Quand on touche aux métiers, « on change les choses pour longtemps, on ne bricole pas », nous dit la directrice. Donc, on se pose, on réfléchi, et ensuite, on discute, on négocie, on signe – ou pas.

La RCC est un sujet d’inquiétude, mais la Direction reste sereine et table sur les nouvelles technologies qui permettraient d’utiliser moins de moyens humains, autrement… et sur la motivation des salariés. Et comment motiver ? Par un management adapté… qui serait « bienveillant et équitable ». La Direction du réseau se dit garante du respect de ces principes de bienveillance et d’équité…

Les cadres sont prévenus, les autres salariés aussi.

Nous profitons de ce point sur la situation générale du réseau pour alerter la dDrection sur la situation des techniciens de Vanves, amenés à déménager, avec toute l’antenne d’IDF, au siège, et qui seront désormais techniciens de la fabrication siège… Inquiétudes portant sur les conditions de travail, les plannings, la rémunération… La Direction dit qu’elle suivra le dossier avec attention, aux élus de l’alerter en cas de problème.

COMMISSION EMPLOI / FORMATION DU CSE

Comment mieux utiliser son compte formation CPF ? Mieux encadrer les alternants ? Adapter le plan de formation aux besoins de l’entreprise ? Tenir des entretiens professionnels de qualité ? Quel rôle pour l’université de FTV ?

La commission s’est penchée sur toutes ces questions (lire son CR ici).

Bilan handicap : l’obligation d’emploi de personnel en situation de handicap est dépassée dans les ex Pôles Nord Ouest, Sud Est et Nord Est. Il est à prévoir qu’un certain nombre de ces personnels choisira de quitter FTV d’ici à 2020, dans le cadre de la RCC. Pour conserver le niveau d’emploi de personnes handicapées, voire pour l’augmenter, la commission estime que FTV doit développer les partenariats avec des structures qui travaillent dans ce domaine.

L’emploi en alternance : le réseau régional n’atteint que moins de la moitié des 5% obligatoires; en fin de parcours, les alternants sont inscrits au planning des CDD.

Enfin, concernant les entretiens annuels, après avoir un peu pataugé, la Direction a fixé une ligne : l’entretien annuel est passé avec le supérieur hiérarchique (Red chef, chef de centre), l’entretien professionnel – tous les 2 ans – a lieu avec la filière RH (RRH ou IRH).

Le représentant syndical CFDT et les élus CFDT au CSE du réseau régional :

Fabien Ménecière (Rouen) Nancy Gressier, Pascal Lefebvre, Bruno Espalieu (Lille), Patricia Jomain (Lyon), Yvonne Roehrig (Strasbourg), Olivier Mélinand (Brest),

PROCHAIN CSE les 26 et 27 septembre 2019 à Lyon.

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Contactez-nous au 01.56.22.88.21


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